Il est toujours rassurant de voir que la production de séries de qualité françaises ne s’est pas achevée avec la mythique Kaamelott mais que fleurissent parfois des roses sur le fumier des projets actuels. Même si Lazy company n’est une réussite totale, elle apporte tout de même une certaine fraicheur et un esprit irrévérencieux salutaire.
Comme Kaamelott, LC est portée par une pléiade d’acteurs castés aux cordeaux et incarnant un subtil échantillonnage de personnages oscillant entre le macho bas de plafond, l’ersatz franchouillard de Captain America en passant par le joyeux crétin carriériste. Ajouter à cela les versions hallucinées de Hitler, Einstein, De Gaulle ou Churchill, ou vous obtenez un casting bien barré à forte teneur jubilatoire. Même si le travail sur l’écriture est bien perceptible, on sent un certain relâchement sur plusieurs épisodes où seule la performance d’acteur sauve le visionnage du bâillement poli.
La série ne cache pas ses origines modestes et même si les décors sont honnêtes ils sont surtout dans des lieux cloîtrés ou des extérieurs naturels. Plus le budget est serré plus les idées doivent fuser. D’un point de vu purement créatif, LC peut paraître en dent de scie et on regrette surtout le manque d’homogénéité des dix épisodes de la saison. Alors que certains frôlent l’excellence, d’autres tutoies mollement le lambda sans jamais franchir heureusement la ligne de navetigation.
Autre point fort de LC, sa musique. Les deux compositeurs, Jean-Sébastien Vermalle et Thomas Cappeau gratifient la série d’une bande son possédant une forte identité. Inspiré d’Ennio Morricone et du cinéma des 70‘s, la musique est un régal dont l’écoute se suffit à elle-même. Originale et racée, elle accompagne un générique tonitruant et accompagne en finesse ou en tension les scènes charnières.
Si Lazy Company ne révolutionnera pas le genre, elle apporte indéniablement un esprit de fraîcheur sur le paysage sclérosé de la série humoristique française. Une gourmandise light qui se déguste sans appétit.