Le Clown, diffusée sur RTL Television en 2000, c’est l’histoire d’un justicier masqué qui, contre toute attente, ne fait pas de gags ni de numéros de cirque. Non, ici, le masque de clown est synonyme de justice expéditive et de cascades improbables, le tout servi avec un sérieux désarmant et un parfum nostalgique des années 2000. Imaginez Batman sans la chauve-souris mais avec un sens de la mode un peu plus discutable et un penchant pour l’action plutôt que l’analyse.
Le héros de la série, Max Zander, décide de devenir Le Clown après la perte tragique de son meilleur ami, ce qui, apparemment, nécessite de se déguiser pour botter des fesses de méchants. Armé de son masque distinctif et de gadgets qui crient "c’était cool à l’époque", Max ne fait pas dans la dentelle. Les plans subtils ? Connaît pas. Ici, tout est à base de courses-poursuites à en perdre haleine, de fusillades dramatiques et de répliques livrées avec le charisme d’un héros de série B qui en fait trois fois trop.
La série mise sur des scènes d’action qui auraient pu être orchestrées par un Michael Bay sous caféine : explosions, voitures qui dérapent, et acrobaties improbables, le tout avec un budget qui rappelle qu’on est bien loin de James Bond. Mais qu’importe, Le Clown a ce charme brut et sans fioritures des productions européennes qui n’ont pas peur de se lancer dans le grand spectacle avec des effets spéciaux qui, disons-le, ne gagnent pas toujours contre le test du temps.
Les intrigues de chaque épisode tournent autour de complots qui oscillent entre le simple et l’absolument rocambolesque. Trafic d’armes, kidnappings, prises d’otages… les méchants semblent avoir pris des cours intensifs de "méchantie" basique, mais leur charisme est souvent à la hauteur d’un vendeur de ballons de fête foraine grincheux. Max, alias Le Clown, est épaulé par Dobbs, un pilote d’hélicoptère un peu bourru, qui est là pour les blagues (qui tombent souvent à plat) et les plans de fuite en hélico toujours opportuns.
L’un des aspects les plus mémorables de Le Clown est le contraste absurde entre son identité de justicier et le masque qu’il porte. Alors que la plupart des super-héros optent pour des costumes intimidants ou futuristes, Max choisit un masque de clown qui aurait dû faire fuir la terreur et non la justice. On se retrouve donc face à un paradoxe visuel où les malfaiteurs se retrouvent à trembler devant un clown silencieux et déterminé – un concept qui pourrait fonctionner à Halloween, mais qui ici, fait lever un sourcil d’incrédulité.
Visuellement, la série est un pur produit de son époque, avec des filtres sombres et des scènes filmées en extérieur qui rappellent les vieux films d’action européens. Les cascades, bien que parfois risibles, font partie du charme de la série. Ce n’est pas tant l’authenticité qui compte que l’envie de Max de sauter d’un toit à l’autre en chemise boutonnée et de lancer des regards d’acier à travers son masque.
Le Clown est avant tout une série qui s’adresse aux amateurs de séries d’action sans prétention, où la logique passe après le spectacle et où la quête de justice est entrecoupée de moments involontairement comiques. Pour ceux qui aiment l’absurde, il y a quelque chose de fascinant à voir un homme masqué en clown se lancer dans des scènes de bravoure tout en gardant un air impassible.
En résumé, Le Clown est une série qui ne fait pas dans la dentelle et qui prend son concept de justicier masqué à la fois trop et pas assez au sérieux. Avec des intrigues qui flirtent souvent avec le ridicule et des cascades où l’on se demande si l’assurance vie de Max doit être hors de prix, c’est un pur plaisir coupable pour les amateurs de séries d’action des années 2000. Vous pourriez rire à des moments où ce n’était pas prévu, mais c’est ça aussi, le charme de Le Clown : une justice décalée qui assume totalement son côté clownesque.