Saison 4
Une saison finale qui vient apporter une conclusion merveilleuse à cette série qui aura su rester dans le haut du panier sur plusieurs aspects. Toutefois, même si on progresse légèrement par rapport à la précédente saison, on restera loin du niveau des deux premières. Cette conclusion installe une sorte de faux-rythme et manquera les quelques fulgurances qui avaient caractérisé la série jusqu’à présent. De par les décisions prises au cours des épisodes précédents, le couple Smith et Kido deviennent les véritables protagonistes de cette ultime saison, chacun suivant et concluant sa longue descente aux enfers. Kido devant l’inexorabilité de la perte du pouvoir du Japon face à la montée des protestations d’un nouveau groupe. Les Smith devant la dure vérité qui a fracturé leur couple.
Kido
se trouvera une forme de pardon par ses actions, prenant conscience et assumant chacun de ses actes et décidant d’agir contre ses propres convictions, même si cela lui en coûte. D’abord vis-à-vis de a mort de Tagomi (qui manquera sur cette saison) et l’enquête qui en découlera, mais également vis-à-vis de son fils. Comme un symbole, il aura droit à une renaissance dans une San Francisco en pleine révolution.
Quant aux Smith,
j’ai adoré le chemin pris par leur intrigue, l’évolution du personnage de Helen mais également d’Amy et Jennifer, le tout cristallisé par cette obsession qui dévore John, le consumant totalement lorsqu’il découvre et réalise ce qu’il est devenu. La tension et le suspense présents à chaque scène ou presque, son coup d’état à Berlin, où il agit pour le bien de sa famille avant tout sans se soucier des répercussions, suivi par la dernière scène avec Helen (sans doute l’une des scènes phares de cette série), où il admet ne plus savoir arrêter la machine qu’il a mis en route… Tout ça illustre à merveille cette fracture et la destruction de cette famille.
En contrepartie, ceux qui avaient été alors protagonistes se retrouvent au second plan voire deviennent même antagonistes par rapport aux autres personnages. Childan aura ainsi droit à une conclusion qui vient apporter un peu de lumière dans cette dernière saison plutôt sombre, mais ça ne sera que secondaire. À l’inverse, l’intrigue autour de Juliana tournera souvent autour du pot, ne sachant pas trop où aller, avant la dernière ligne droite où elle déclenche enfin les éléments qui amèneront la conclusion. Puis il y a les nouveaux du BCR, qui apportent un nouvel aspect cet univers alternatif, abordant une question qui jusqu’ici n’avait pas vraiment été attaquée de front.
Alors oui, certains points peuvent laisser dubitatifs. Comme la final, qui paraît presque brouillon par rapport au reste tellement il est brusque et nous laisse plein de questions (mais on peut y voir là une forme de métaphore), le fait que des éléments sont mis en place et auraient pu avoir intérêt d’être étudier dans une cinquième saison (comment Berlin réagit à la mort de Smith et à l’Indépendance des US ? Est-ce que les deux gouvernements vont s’unir à nouveaux ou bien rester séparés ?), mais on comprend aussi très vite que les arcs des personnages sont terminés et qu’en soit, il n’y avait pas besoin d’explorer plus loin.
Le casting restera excellent dans l’ensemble, avec une nouvelle fois un gros coup de cœur pour Rufus Sewell, Chelah Horsdal et Joel de la Fuente, qui survolent cette saison sans effort. La musique est toujours au rendez-vous, toujours aussi envoutante et captivante, les effets spéciaux et les décors toujours aussi efficaces pour créer cet univers alternatif, et la mise en scène sera toujours juste.
Bref, cet ultime saison vient conclure de belle façon une série qui aura su se montrer fidèle au matériau original tout en explorant le potentiel qu’il rescellait. Une réussite en tout point et une série que je recommande absolument !