Un Period Drama espagnol se situant en 1928 ? Nous en rêvions (sans le savoir), Netflix l'a fait (trop sympa!). Mais il ne suffit par d'être pétri de bonnes intentions pour transformer l'essai.
Le pilot donne tout de suite le ton :
- Scène d'intro affligeante,
- dialogues primaires et sans aucune subtilité,
- trame de départ digne d'un soap brésilien (ca ne m'étonnerait pas qu'à l'épisode 9 : Bidule découvre que Machine - dont il est amoureux - est sa demi soeur )
- féminisme caricatural de pacotille (très à la mode ces derniers temps) enrobé dans trois tonnes de textes pontifiants,
- personnages masculins très très très "méchants-macho", personnages féminins très très très "gentilles-victimes-fortes-intelligentes-sensibles-fragiles-tourmentées-etc-etc-etc"
- voice over (du perso principal) redondante qui ne fait qu'appuyer inutilement ce que le spectateur voit déjà à l'écran et sur-dramatisant des scènes sans aucune tension,
- personnages caricaturaux et mal dégrossis...
La liste pourrait être longue. Mais j'avoue avoir abandonné au 2e épisode, lassée aussi par la bande son pop estampillée 21è siècle (sensé créer un "contraste savoureux ou saisissant" selon d'autre avis lus, ici et là, sur la toile).
Un moment j'ai cru qu'un de mes sympathiques voisins me faisaient profiter de leur nouvelle sono. J'ai éteint le son de mon téléviseur et bien non ! "Closer" du groupe Lemaître était bel et bien l'habillage sonore de ce "Las Chicas del Cable".
Je ne suis pas systématiquement opposée à l'expérimentation ou à l'anachronisme. Mais quand le scénariste, le dialoguiste et le producteur font un si mauvais boulot, on ne s'amuse pas en plus à demander au spectateur plus d'indulgence qu'il n'en est capable.
Au final ce bel élan ibérique, qui aurait pu donner une jolie pépite attachante et pleine d'esprit, finit par ressembler à l'écran à une farce que seul le metteur en scène, le chef lumière, le décorateur et le costumier ont essayé de prendre au sérieux.
Amoureux de Period Drama, passez votre chemin. L'Espagne a surement mieux à offrir. Et si vous ne trouvez pas la série qui vous convient, rabattez-vous par exemple sur quelques pages de Federico Garcia Lorca en dégustant un verre de sangria. Vous passerez, certainement, une bien meilleure soirée... ou presque !