J'ai regardé le premier téléfilm de cette collection qui en compte 4, dérivée du diptyque ciné de Claude Chabrol, lequel officie d'ailleurs à la réalisation de cet opus inaugural, intitulé "L'escargot noir".
Il s'agit d'un polar provincial très classique, situé dans la bonne ville de Chinon, dans lequel Chabrol peut donner libre cours à son occupation favorite : ridiculiser la petite bourgeoise de province dont il est lui-même issu, en mettant en évidence ses turpitudes et son hypocrisie.
Diffusé à l'époque sur TF1, "Les dossiers secrets de l'inspecteur Lavardin" s'avère bien supérieur à la moyenne des téléfilms policiers habituels, grâce à une mise en scène relativement soignée, un scénario de type whodunit plutôt bien écrit, et un casting remarquable pour ce type de productions : Jean Poiret évidemment, Mario David, Stéphane Audran, Roger Carel, ainsi que Catherine Rouvel, encore très canon à près de cinquante balais.
Surtout, la série se distingue du tout-venant par le soin accordé à l'écriture, bénéficiant principalement au héros campé par Jean Poiret, qui débite des dialogues drolatiques parfaitement adaptés au caractère de ce personnage pince sans rire, à la fois cynique et bon vivant.
Le gros bémol, car il y en a un, réside dans le rythme vraiment trop pépère, finissant par provoquer un certain ennui chez le téléspectateur contemporain, habitué à des cadences nettement plus élevées.
C'est vraiment le point noir de la série, celui qui me fait hésiter à visionner les autres épisodes : aujourd'hui ce type de récit serait sans doute raconté au format 52 minutes, pour un résultat autrement plus dynamique. Dommage, car pour le reste "L'escargot noir" s'avère fort sympathique.