En 1977 est arrêté le tueur en série David "Son of Sam" Berkowitz après une traque d'un an. Le journaliste Maury Terry n'est cependant pas convaincu par la thèse du tueur solitaire, et va dédier sa vie à prouver l'existence d'un complot satanique.
Je m'attendais à regarder un documentaire lambda pour découvrir l'histoire du plus célèbre serial killer new yorkais. Mais j'ai été surpris. D'abord en mal.
En effet Les Fils de Sam : l'horreur sans fin (2021) a tendance à être racoleur, sensationnaliste, à faire des raccourcis propres aux discours complotistes et à s'éparpiller. En outre, le documentaire n'offre que très peu de regard critique sur Maury Terry. Du coup, même si certains éléments de sa théorie sont assez convaincants, j'ai été très sceptique de l’honnêteté intellectuelle du documentaire.
Puis vient le dernier épisode, et l'explication finale : ce documentaire ne cherche pas à nous raconter l'histoire de Son of Sam, mais à nous plonger dans la peau de Maury Terry. Il cherche sciemment à nous entrainer dans la spirale infernale de ce journaliste de tabloïd qui ne supporte pas la contradiction, qui se sent investi d'une mission au point d’être consumé par l'affaire, qui a flairé des incohérences mais qui est fondamentalement biaisé dans son approche. Au point de devenir la marionnette semi-consentante des tabloïds, des chrétiens ultraconservateurs, de Berkowitz lui-même peut-être. Tout ça pour rien : ses théories, jamais prouvées, n'auront pas fait bouger les lignes.
Maury Terry est le Don Quixote des histoires True Crime, incapable d'accepter que, souvent, le monde n'a aucune sens.
Bref, la force de ce documentaire est également sa plus grande faiblesse : sa propention très américaine de faire passer le story-telling avant les faits. Il mérite le détour, mais à prendre avec pas mal de recul.