Trois ans après l'excellent Tinker, Tailor, Soldier, Spy, Alec Guinness s'est replongé dans la peau de George Smiley dans cette mini-série qui se permet d'être encore meilleure que la précédente.
Plus de tension, beaucoup plus en mouvement, mieux rythmée, tout aussi réussie sur le plan humain, plus dense, bref globalement plus prenante et aussi, peut-être, parce qu'elle traduit admirablement la fin d'une époque dans le monde de l'espionnage par le biais du protagoniste. Autant dire qu'il ne faut pas passer à côté de cette perle incompréhensiblement et injustement méconnue dans notre cher et bel hexagone.
Les seconds rôles qui jouent une solide et fascinante galerie de personnages sont, à part peut-être Michael Lonsdale qui cabotine un peu trop en diplomate soviétique, absolument brillants que ce soit Curd Jürgens (dans son tout dernier rôle !), Barry Foster (à l'humour trempé dans de l'acide en chef du MI6 !), Beryl Reid (qui arrive presque à voler la vedette à Guinness lors de sa courte apparition !), Mario Adorf, Eileen Atkins et même Alan Rickman, qui apparaît à peine une minute, mais qui pendant cette minute arrive à faire comprendre comment il a pu devenir une star par la suite.
Quant à l'immense Alec Guinness, en George Smiley fatigué et ayant perdu totalement ses illusions, aussi bien dans sa vie personnelle que dans sa vie professionnelle, même quand le triomphe depuis trop longtemps attendu arrive, il est remarquable de justesse et de nuances et ne m'a jamais paru aussi étincelant de charisme. L'acteur est parfait, il est totalement le personnage.
Qu'ajouter de plus pour ce must absolu du genre, si ce n'est une excellente BO de Patrick Gowers qui fait très bien ressentir l'atmosphère d'ensemble.