Les Héros de la Galaxie : Die Neue These par Skidda

Qu’en est-il du remake de l’un des plus grands space-opera de l’industrie animée ? J’ai pas mal hésité avant de me décider à écrire un ticket à son sujet, pour la simple et bonne raison que juger « Ginga Eiyuu Densetsu : Die Neue These » après treize épisodes (en comparaison avec les 110 épisodes des anciens OVA) est pour le moment très prématuré. En effet, Ginga Eiyuu Densetsu (LOGH) est une oeuvre possédant un contenu immense qui s’apprécie pleinement sur le long terme. Arrêter la série aussi abruptement, juste avant la conclusion de l’une de ses plus importantes batailles, n’était pas la meilleure des idées, d’autant plus que nous ne verrons pas la suite, prévue sous la forme de films, avant quelques années. Mais voilà, l’histoire de LOGH est tellement organique qu’aucun épilogue temporaire n’aurait pu être manufacturée et vu sa future longue absence, autant faire quelques remarques à son sujet.

Je ne vais pas revenir sur les fondamentaux de Ginga Eiyuu Densetsu et je renvois à ma critique de la première série pour plus d’informations. Je dirais simplement que ce remake n’est fondamentalement pas différent de son prédécesseur et offre un space-opera solide bien que très incomplet.

La première série d’Ishiguro Noboru n’avait jamais hésité à dévier son adaptation des livres : séquences plus flamboyantes, personnages plus colorés, ajouts de scènes pour combler certaines perspectives, etc. Le fait est que j’ai généralement beaucoup apprécié les changements apportés avec l’ancien anime. J’avais donc mes doutes quant à l’approche plus fidèle du remake. Celui-ci a cependant montré sa propre vision de l’oeuvre et il ne s’agit pas simplement d’un copier-coller des livres ou de son prédécesseur. Bien qu’un peu plus plus fade à mon goût, Die Neue These possède un travail de fond visible de la part du studio I.G. et de son réalisateur, Tada Shunsuke, pour donner vie à la riche fresque de LOGH selon ses propres inspirations. Tout est dans le détail mais au moins nous avons droit à une expérience légèrement différente ce qui est appréciable et ces variations conduisent parfois même à des améliorations nettes (l’épisode 3 en général par exemple) par rapport aux OVA.

Nous pouvons remercier Odin pour le rythme modéré de ce nouveau Ginga Eiyuu Densetsu. Vu les restrictions de temps imposés pour ce nouveau projet (même en comptant les films), il n’aurait pas été étonnant de voir les événements passés à la moulinette vitesse express mais heureusement le remake semble garder l’espoir d’une adaptation complète et prend donc tout son temps. Un peu trop même je dois dire car en dehors du scénario et des protagonistes principaux, les éléments plus secondaires ne reçoivent pas beaucoup de développements.

Une des raisons qui justifie l’existence de cette nouvelle adaptation est la vétusté des anciens épisodes, notamment du point de vue de la qualité visuelle. Le nouveau chara-design a beaucoup été critiqué car il rappelle fortement Kuroko no Basket et renvoi à un raccourci peu flatteur de « racolage pour les dames » clashant avec le supposé raffinement de LOGH. Cela dit, on pourra apprécier la nouvelle couche de peinture dont a bénéficié le remake : l’animation en elle-même n’a rien d’exceptionnel, et l’utilisation de la 3D pour les vaisseaux fera grincer plus d’un dentier, mais l’effort fourni par le studio I.G. reste tout de même très visible et donne lieu à une production de très bonne qualité, avec quelques arrière-plans sci-fi particulièrement exquis.

Autre point à mentionner : la musique peu convaincante. Faire face au poids des classiques d’antan est un challenge difficile mais la bande-son de Die Neue These est réellement quelconque (quoique le dernier épisode a été une agréable surprise). Dommage car je pense que des morceaux sur-mesure plus réussis auraient permis à l’anime de mieux se démarquer.

Ma conclusion envers ce LOGH de 2018 est encore en suspens mais jusqu’à présent, je qualifierai l’anime de « fonctionnel » ; un terme qui résume bien mon appréciation envers le travail du studio I.G. ainsi que mes réserves quant leur approche sans réel panache. Mes sentiments pourront bien sûr évoluer en même temps que la série.