Je viens de finir de visionner la série Les Misérables, d'après le grand Victor, version de 2018 d'Andrew Davies, chez qui j'avais trouvé de belles réalisations et disons de moins belles.
Même s'il est assez amusant, voire trivial, d'entendre le texte de Victor Hugo dit en anglais, lui qui fût exilé sur une île britannique et dont il s'agit ici de l'oeuvre la plus attachée à l'Histoire de la France post napoléonienne, dont le pire ennemi était la Grande-Bretagne.
On saluera un casting quatre étoiles avec des pointures du théâtre britannique pour servir les idéaux libertaires de la Révolution, de jeunes comédiens comme un Gavroche finalement assez discret dans la série, mais drôle et attachant ; une Eponine trop effacée malgré tout me semble-t-il de souvenir de roman ; un Javert droit et strict représentant d'une loi qu'il a soustrait à son sens, mais un Javert beau et imposant face à un Valjean qui m'a semblé plus frêle, plus doux que ce que je me le suis toujours représenté ; un couple Thénardier détestable à souhait.
Il fût aussi bien agréable de revoir, si relire parait trop fastidieux à certains/certaines d'entre nous, que déjà Hugo dénonçait, dans cette oeuvre en tout cas, les violences conjugales, les violences familiales, les violences faites aux femmes, la traite des enfants, et autres viols, et ce malgré la devise française qui n'existait pas encore au moment où se passe l'action du roman (entre 1815 et les émeutes de 1832), et donc de la série, mais que Hugo connaissait puisqu'elle existait au moment de la parution du roman (1862).
Je terminerai mon petit avis sur la série par une phrase que Hugo écrivit, en 1862, à l'éditeur Albert Lacroix au sujet de son roman : « Ce roman, c'est l'Histoire mêlée au drame, c'est le siècle, c'est un vaste miroir reflétant le genre humain pris sur le fait à un jour donné de sa vie immense. »
Bon visionnage ou revisionnage !