(1/3: https://www.senscritique.com/serie/Sur_les_traces_des_dinosaures/critique/247744743)
Bravant la convoitise des agences secrètes internationales, la BBC a osé publier l'unique témoignage d'un véritable voyage dans le temps. Plutôt que tuer Hitler comme le ferai n'importe qui, les sages britanniques ont choisi de donner l'invention à un producteur sadique qui s'est amusé à envoyer un groupe de malheureux visiter les pires océans de tout les temps, pour son fun et le nôtre. Les voies des anglais sont impénétrables.
Pour mener cette expédition historique et riche en danger a été engagé le seul homme capable de survivre à des monstres géants et à la cruauté du réalisateur : Nigel Marven, un homme mettant ses palmes où il veut, et c'est souvent dans la gueule d'un bestiau de plus de 5 mètres !
Nous retrouvons ce dernier plus en forme que jamais, avec toujours autant d'intérêt à nous divertir et toujours autant de désintérêt pour sa propre vie : il le prouve en attrapant un scorpion de mer de 1 mètre comme un enfant brandit fièrement ses cadeaux de Noël, puis persiste et signe en tentant d'amadouer un rhinocéros avec une pomme, le tout avec le sourire.
En parlant d'animaux étranges la BBC a bien choisi où envoyer ses souffre-douleurs : le bestiaire est aussi varié qu'original. Je ne vais pas vous lister tous les intervenants pour vous laisser les découvrir, mais sachez que The Asylum et leurs confrères devraient prendre cette œuvre en exemple pour changer de leurs éternels films d'attaque de requin. Un film d'attaque de Nothosaure ou de Liopleurodon de temps en temps, ça ferait plaisir.
Mais un bon documentaire se créé autant sur le terrain qu'en salle de montage, et heureusement le travail effectué dans cette dernière est à la hauteur de l'exploit des aventuriers. Le rythme est parfait, ça se suit de façon fluide et amusante, sans un poil de gras en trop. Le montage parvient de plus à retranscrire la tension qui devait régner sur le tournage avec l'aide des musiques de Ben Bartlett, déjà présent pour Sur la terre des dinosaures. La scène avec le Mégalodon en particulier est très bien travaillée, la majesté et la puissance de la bête sont palpables dès son apparition, qui s'accompagne d'un thème musical intimidant (https://www.youtube.com/watch?v=f3nQfdxSxUQ&t=1722s).
Avant de conclure, je suis obligé de mentionner que de vils complotistes prétendent que tout ce reportage n'est qu'une mise en scène, un mensonge tentant de nous faire croire à ce voyage à coups de CGI. Bien sûr, ces mauvaises langues se trompent. Tout d'abord, regardez les magnifiques mouvements des monstres et les superbes décors marins : Les deux se superposent parfaitement, impossible qu'il s'agisse d'effets spéciaux… Et ensuite, observez les réactions de Nigel face aux créatures : vous paraissent-elles fausses ? Avez-vous l'impression que cet homme joue la comédie ? Rien que la scène du Mégalodon déjà mentionné plus haut prouve que non : La terreur de Nigel est palpable, il ne pourrait pas agir comme ça si il n'y avait rien devant lui.
Ah, si seulement tout cela était vrai… plus sérieusement la CGI est impressionnante pour un documentaire de 2003 et tient encore largement la route, mais quelques scènes tâchent un peu.
Bref Les Monstres du fond des mers est sans doute mon documentaire sur les bestioles préhistoriques favori, non pas pour sa fidélité scientifique (juste suffisante), mais pour son rythme parfaitement équilibré et sa capacité à me divertir et me captiver toujours autant après au moins 15 visionnages. Si vous aimez les films de monstres, je vous le recommande, ces derniers sont ici mis en valeur avec talent, ingéniosité et générosité . Les amateurs de films de requins en particulier devraient y trouver leur compte, mais il leur faudra momentanément troquer leurs habituels corps mutilés et bikinis pour du sang de poisson et 2 secondes du torse poilu de Nigel Marven.
Le réalisateur et producteur Jasper James a dû se réjouir du résultat vu qu'il a ensuite produit une nouvelle série offrant 6 heures de Nigel Marven VS la préhistoire : Prehistoric Park. Ce sera le sujet d'une prochaine critique.