On les appelait les Têtes Brûlées.

« We are poor little lambs

Who have lost our way :

BAAAHHH, BAAAHHH, BAAAHHH »

Ainsi commence le générique d'intro de la meilleure série de tous les temps : Les Têtes Brûlées.

Pourquoi la meilleure série de tous les temps ? C'est un fait, ne cherchez par à le contester, c'est évident.

Bon, OK, c'est peut-être pas LA série ultime ; je regarde peu de séries, encore moins qu'avant (vous savez combien c'est chronophage). Mais de toutes celles que j'ai vues, celle-ci est de loin la meilleure. Et donc ma préférée.

Pourquoi ?

D'abord pour les personnages. Ils sont tous attachant et intéressants. Tous ont un background auquel on peut s'identifier, une personnalité bien à eux ; mais ils ont tous deux points communs : leur attachement à Greg « Papy » Boyington et leur mépris pour la discipline militaire. De plus, quelque chose m'avait vraiment marqué dans cette série : un type qu'on avait vu pendant pas mal de temps pouvait... mourir. Ben oui, on est en guerre, les gens meurent. Faut t'y habituer (tel était le raisonnement que je me faisais). Certes, cela n'arrive qu'une ou deux fois, mais c'est suffisant pour marquer un enfant, qui plus est s'il est habitué aux héros immortels.

Le scénario est passionnant. Chaque épisode vous prends par les... tripes (à quoi vous vous attendiez, bande de pervers?) : la réalité de cette escadrille des Marines américains luttant contre les japonais au cœur de l'océan pacifique et connue dans leur propre camp pour leur indiscipline et chez leurs adversaires pour leur habileté à piloter et à combattre est très prenante et crée un profond attachement envers les personnages et la réalité guerrière à laquelle ils doivent faire face du mieux qu'ils peuvent, tout en envoyant aux orties toute forme de règles et de lois militaires.

Tant qu'on y est, parlons de la guerre. Elle est omniprésente. Et ce, même durant l'absence des combats : elle est fait partie du quotidien des héros, une attaque pouvant survenir à n'importe quel moment ; du coup, ils font avec, ils s'y habituent et ne s'inquiètent pas plus que ça quand il s'agit de partir au casse-pipe. Cela dit, la guerre est aussi traitée avec beaucoup de légèreté, un peu comme dans M.A.S.H (la série, je n'ai pas vu le film) : avec cet humour grinçant, cynique et désabusé, qui après la guerre du Viet-Nam, devait toucher considérablement le public américain.

Mais la différence avec M.A.S.H (série que j'apprécie au demeurant), c'est que cet humour est toujours contrebalancé par pas mal de moments dramatiques. Il arrivait que des épisodes finissent mal, que la guerre montre toute son horreur, que la victoire soit à la Pyrrhus, quand il y avait une victoire. Ainsi, il y a un épisode en deux parties où les pilotes attaquent quotidiennement l'archipel de Rabaul ; à la fin de l'épisode, après avoir perdu l'un des leurs et s'être épuisés physiquement et mentalement (et sentimentalement pour Boyington) on leur apprend... que l'offensive est annulée. On en hurlerais presque : tous ces sacrifices pour rien ?

La balance entre les épisodes comiques, les tragiques, ceux qui sont pleins de suspense, ceux qui sont pleins d'action, sans compter les meilleurs, à savoir ceux qui combinent tous ces éléments, est parfaite. C'est pour cela que j'aime tant cette série : elle sait quand il faut faire rire son public et quand elle doit lui faire comprendre la réalité de la guerre et son absurdité.

De plus, cette série n'est pas manichéenne. Certes, les japonais sont clairement des ennemis, mais finalement, quelle différence entre eux et le colonel Lard, ennemi juré de Boyington et adorateur du règlement des Marines ? Qui est le pire ? Sans compter qu'il y a une relation de respect, voir d'amitié entre Boyington et un pilote japonais, Arachi. À ce sujet, l'épisode appelé « Le Duel » (le premier que j'ai vu), est particulièrement intéressant.

Les combats aériens m'impressionnaient beaucoup. Certes, ils ont vieillis, se répètent, et utilisent beaucoup d'images d'archives. Mais gardons deux choses à l’esprit avant de crier au scandale :

1) Ils restent impressionnants, d'autant plus que vous ne voulez pas voir crever ces types
2) Je ne parle pas ici des bombardements (subis par les Têtes brûlées ou qu'ils font subir aux japonais), combats terrestres (un peu plus rare, certes) et autres ; eux restent excellents.
3) Cette série à beaucoup souffert des limitations liées au budget. Donc, un peu d'indulgence bon sang !

Alors je sais, elle a pas mal de défauts : des acteurs pas toujours excellents, des décors pas très convaincants, une réutilisation forcée des mêmes images... ça peut lasser, surtout si on est habitué aux séries plus récentes.

Mais bon sang de bon soir, je m'en fiche. J'aime cette série plus que toute autre et j'ai des raisons pour cela, je les ait exposées. Et je me demanderais toujours si les producteurs de la série, qui sont causes de son brusque arrêt après à peine une saison et demie, avaient de bonnes raisons de l'arrêter.

Pour conclure, je ne dirais pas que vous devez la voir, vous n'aimez pas forcément recevoir des ordres ; mais en cela précisément, vous êtes proches des Têtes brûlées et la série devrait donc vous plaire. Et si par hasard vous voulez la visionner (d'autant qu'elle n'est pas très longue), eh bien... vous avez ma bénédiction.