D’une durée de 7h20 divisé en 10 feuilletons se suivant plus ou moins et d’une durée variable entre quinze minutes et une heure, « Les vampires » de Louis Feuillade nous fait suivre une organisation criminelle se faisant appeler « Les Vampires », dirigé par un quatre grands vampires, qui sont servis par une femme fatale et recherché par deux journalistes après avoir mis en échec la police.
Le titre est donc trompeur, c’est loin d’être un film de vampires mais plutôt une série policière. Si l’ensemble n’est pas exempt de tout reproche, à commencer par quelques longueurs, quelques incohérences et des segments inégaux, le récit est assez riche, bien maitrisé et efficace pour rendre l’ensemble plutôt agréable à regarder. Il y a de nombreux rebondissements, péripéties et personnages (parfois à cause du contexte de l’époque qui obligea le réalisateur à renouveler ses acteurs sachant que certains partaient en guerre).
Louis Feuillade nous emmène dans Paris, sur ses toits, ses boites de nuits, ses appartements ou encore ses théâtres pour suivre les vampires, as du déguisement et de divers coups souvent surprenant et bien trouvés (l’assassinat de la danseuses, les bagues empoisonnées…). C’est surtout l’égérie des vampires, Irma Vep (anagramme de Vampire) qui est passionnante voire fascinante à suivre, notamment lorsqu’elle se faufile en collant noir sur les toits. Elle est merveilleusement interprétée par Musidora qui rend son personnage (et même les vampires) plutôt attachant.
Le montage est assez dynamique et les péripéties s’enchainent assez vite. Il arrive aussi à créer une atmosphère et à maintenir le suspense. L’accompagnement musicale est lui aussi excellent, collant parfaitement à l’image.
Plus de 100 ans après la sortie de Les Vampires, il n’a rien perdu de son charme et de son efficacité. Si c'est imparfait et que tous les segments ne sont pas égaux, ça n’en est pas moins une jolie et intéressante réussite.