Lesson in Chemistry est une série que j’ai découverte par hasard sur la page d’accueil du site MyCanal. Produite par Appel TV+, elle a été créée par Lee Eisenberg. Elle m’a attiré par la présence de Brie Larson sur l’affiche et par la thématique scientifique que laissait présager son titre. Par la suite, j’ai appris qu’il s’agissait d’une adaptation de l’ouvrage La brillante destinée d’Elizabeth Zott écrit récemment par Bonnie Garmus.
L’histoire se construit autour du parcours d’une femme qui rêve d’être chimiste et de mener ses propres projets de recherche. Le souci est qu’elle est vit dans les années soixante. Le plafond de verre fixé par la société est solide est l’empêche d’atteindre les sommets que ses connaissances, ses talents et son sérieux devraient lui offrir. Néanmoins, la persévérance et l’intelligence de cette Elizabeth Zott ne lui feront pas renoncer à son rêve…
Elizabeth Zott est clairement le personnage central de cette série. Son interprétation par Brie Larson est remarquable. Elle incarne remarquablement cette chimiste frustrée aux relations sociales compliquées. Une des particularités de l’héroïne est d’éveiller de l’empathie malgré une froideur certaine à l’égard de ses congénères. Certaines de ses réactions sont drôles du fait de sa personnalité. On s’attache à elle et son destin nous captive dès le premier épisode. L’injustice qu’elle subit au quotidien génère naturellement un attrait qui ne cessera jamais jusqu’à la fin de saison.
La trame s’inscrit dans une petite ville comme les séries et les films américains nous en ont tant présentée. Elizabeth habite dans un quartier pavillonnaire. Les maisons semblent se dupliquer à l’infinie dans des rues dont on ne voit jamais la fin. Néanmoins, il se dégage une atmosphère de ces lieux. Malgré son peu attrait pour les contraintes sociales, Elizabeth va être amenée à côtoyer un voisinage adorable qui vont diffuser de la chaleur dans son quotidien à l’apparence routinière. Cette bienveillance de cette communauté à l’égard de l’héroïne marque une rupture avec la dureté et la bêtise qui semblent régir les codes universitaires de l’Institut Hasting dans lequel travaille la chimiste comme simple technicienne. Alors que la démarche scientifique devrait inciter au questionnement et au progrès, cette congrégation est habitée d’œillères quant à toute forme d’évolution sociétale. Chacun de ces deux mondes est rapidement présenté et le spectateur s’en approprie rapidement les règles pour mieux s’y laisser porter par le courant de la narration.
Le film se déroule dans les années soixante. Le travail de reconstitution est soigné et efficace. Les décors, les vêtements, les objets. Tout dégage l’atmosphère de cette époque tant sur le plan sociétal que technique ou politique. Le voyage dans le temps est immédiat et efficient. L’immersion est toujours agréable à chaque nouvel épisode.
Cette série nous conte le destin d’une femme. Elle subit une succession d’épreuves qu’elles soient personnelles ou professionnelles. Certaines sont les aléas douloureux d’une vie, d’autres sont la conséquence de décisions et d’actes de personnes qui abusent de leurs pouvoirs. La narration alterne les moments douloureux et injustes avec des moments de joie plein de solidarité. Le spectateur est tour à tour en colère contre la bêtise et la méchanceté et profondément ému par des actes bienveillants pleins d’humanité. Certains regretteront peut-être que les personnages sont manichéens. Personnellement, cela ne m’a pas dérangé. Cela ne m’a aucune empêché de m’impliquer émotionnellement dans cette histoire et j’ai savouré de découvrir des gens adorables, empathiques qui construisent leurs destins.
Pour conclure, Lessons in Chemistry est une belle découverte. J’ai été captivant par les combats menés par cette héroïne du quotidien. J’ai pris énormément de plaisir à suivre chaque épisode et à m’immerger dans l’univers de l’histoire. Il y a une jolie constance de qualité d’un acte à l’autre. La conclusion de la série m’a donné envie de lire le roman dont elle est l’adaptation. N’est-ce pas le plus beau des arguments pour vous inciter à partir à la rencontre de Mademoiselle Zott ?