Life's Too Short est ce genre de série couillue qu'on imagine mal être produite en France.
On y découvre le quotidien d'un acteur célèbre des années 80 devenu loser (avec un seul "o" loser). Rongé par la cupidité, la jalousie, l'orgueil et la mégalomanie Warwick Davis est montré comme un personnage pathétique se croyant pourtant le héros de son propre documentaire. C'est rare qu'un acteur accepte d'être montré comme un odieux connard à longueur d'épisodes, au risque d'ailleurs d'être identifié par le public plus par son personnage que par ses qualités d'acteur.
La série est souvent drôle, elle propose des situations improbables et offre un bon paquet de dialogues fous.
Malheureusement sur la durée le déroulement des épisodes devient un peu mécanique. On y retrouve les mêmes éléments : Warwick qui rend visite à Gervais et Merchant, Warwick odieux avec sa copine, Warwick qui croit être engagé pour un super rôle mais en fait c'est un rôle de merde, Warwick qui doit contenter sa "communauté". Il y a peu d'épisodes et pourtant on a un peu l'impression de voir grosso modo le même à chaque fois. C'est fun mais à terme c'est un peu systématique.
L'autre problème c'est l'épisode spécial. Sous la forme d'un téléfilm il montre Warwick Davis sous un visage radicalement opposé à celui de la série canonique. Comme si Gervais et Merchant tentaient de le réhabiliter. Ils font pour ainsi dire marche arrière. L'odieux connard devient un type humaniste un peu naïf qui suscite l'empathie et l'admiration, au final, des autres. What the fuck?
Life's too short est une série qui, dans le ton, pourrait donner bien des leçons à bien des productions très politiquement correctes. Dommage qu'elle soit un peu redondante.