Thèmes : Police / Société / Amitié
Féminisme : 90% / Romance : 5 % / Bromance : 90 % / Paternalisme : 0% *
Live raconte l'histoire de plusieurs officiers de police qui essaient de défendre les valeurs de la vie quotidienne et de maintenir la justice.
Après des études universitaires, Han Jeong-oh qui vit avec sa mère a du mal à trouver un emploi. Elle décide alors de passer un examen pour devenir fonctionnaire de police. Il en est de même pour Yeom Sang-su et Song Hye-ri. Les trois intègrent la patrouille de Hongil où vient d'être reclassé Oh Yang-chon, qui fera bientôt équipe avec Sang-su...
Live appartient au genre slice of life un peu mélancolique comme j'aime, et suit l'itinéraire de jeunes recrues de la police nationale coréenne. Les deux premiers épisodes mettent en place l'histoire et se focalisent sur l'entraînement des futurs agents. Cette parenthèse est courte et nos trois personnages arrivent rapidement dans le commissariat qui va les accueillir. Considérés comme des rookies, ils sont assignés à des tâches ingrates (comme le nettoyage des toilettes) et ils sont ensuite chacun matchés avec un collègue plus expérimenté. Hye-ri tombe sur le vétéran Lee Sam-bo, bientôt retraîté, alors qu'elle espérait faire équipe avec un collègue plus jeune. Jeong-oh se retrouve en binôme avec l'officier Nam-il, un policier un peu détaché, et Sang-su hérite du sanguin Oh Yang-chon, qu'il a déjà pris en grippe à l'école de police. Tous les trois, particulièrement Sang-su et Hye-ri, espèrent entrer rapidement dans le dur du métier...
Live confronte les trois personnages naïfs-auquel le spectateur peut s'identifier totalement- au boulot ingrat de policier, entre critiques et rejets de l'opinion publique et lâcheté de la hiérarchie. L'exemple le plus emblématique de la série reste le personnage de Oh Yang-chon, sanctionné injustement, mais acceptant son sort comme on accepte la réalité immuable du système, celle à laquelle tout policier sud-coréen est confronté en permanence...
La série est réaliste dans ce qu'elle dépeint de la société actuelle en Corée du Sud et du quotidien du policier. Le spectateur est souvent énervé et révolté de la tournure des événements, des décisions prises au dessus, de la réaction des citoyens aussi. On reste souvent sans voix devant les scènes qui se déroulent devant nos yeux tellement elles semblent parfois surréalistes, comme sortir patrouiller avec un taser ou un pistolet chargé seulement de 4 balles dont 1 à blanc... D'un autre côté, si les flics pouvaient arrêter les méchants avec seulement leurs mains, ce serait vachement mieux quand même selon l'opinion publique...
Le drama s'attache beaucoup à illustrer le stress des agents. Les protagonistes de la série sont en permanence en situation à risque : toute intervention peut dégénérer et entraîner des conséquences parfois lourdes pour tout le monde mais avant tout pour l'agent, entre forte réprimande, suspension, jusqu'au renvoi. Qui a l'habitude de regarder des séries sud-coréennes ne sera pas surpris de voir trois gradés de la police à genoux devant un sale type venant de porter plainte contre leur jeune collègue, mais si on est novice, cela peut surprendre. Or, non, ce n'est pas exagéré...
Le drama parle également beaucoup de sens du devoir (Jeong-oh pense en manquer, alors que Yang-chon en est pétri) et de dévotion au service.
On voit beaucoup la différence entre les nouveaux, idéalistes et candides, et leurs aînés, ayant appris les rouages d'un système minable mais qui continuent à faire leur service avec honneur et vertu, mais parfois obligés d'employer les grands moyens lorsqu'une situation l'exige
(comme la requête de Han-sol et Gyeong-mo pour sauver la tête de Sang-su à la fin).
Les nombreuses affaires rencontrées par les personnages sont souvent difficiles, cruelles, révoltantes. Elles n'épargnent pas les victimes bien sûr, mais pas non plus les enquêteurs, les dommages collatéraux étant souvent importants et pouvant faire ressurgir des événements plus personnels.
On voit également l'impact d'un tel travail et d'un tel rythme de vie sur les agents d'un point de vue plus personnel. La série met en effet en scène des moments plus intimistes dans les familles ou entre les personnages, et surtout dans la famille de Yang-chon et de son épouse An Jang-mi, qui est une policière haut-gradée. C'est toujours touchant et subtil.
Il y a un peu de romance dans la série (2 couples dont celui de Yang-chon et Jang-mi), mais ce n'est pas du tout prédominant et curieusement, c'est beaucoup plus touchant que dans bon nombre d'autres dramas dédiés à l'art de la romance !
Sang-su et Jeong-oh sont les deux personnages principaux, mais LE personnage inoubliable du drama, c'est Yang-chon et son extraordinaire interprète Bae Seong-woo. Tout le casting est formidable, Jung Yu-mi et Lee Kwang-soo en tête, mais c'est de lui que je me souviendrai d'abord. Avec son physique trapu, son côté abrupt, il est tout simplement magistral. J'ai été contente aussi de retrouver d'autres comédiens comme Seong Dong-il ou surtout Jang Hyeon-seon, que je ne vois que dans des rôles de méchants d'habitude. Et les relations entre tout ce petit monde sont vraiment subtiles.
La série rejoint deux autres kdramas qui plongent également dans le quotidien d'une profession : Misaeng et Black dog. Les deux à voir absolument.
Dernières choses : je n'ai pas la larmichette facile, mais là, je dois dire que des moments m'ont vraiment touchée, notamment les situations vécues par Sang-su et Yang-chon sur la fin. Enfin, la bande son est très très chouette et joliment mélancolique.
Un drama à l'écriture brillante et délicate, peuplé de personnages attachants, profonds et émouvants, immergeant un spectateur vite addict au cœur du quotidien de la police sud-coréenne. Live est diablement beau.
*Voir page d'accueil de ma liste pour plus d'explications : https://www.senscritique.com/liste/Kdramas_vus/2850094