Oui, sans doute que Loki aurait mérité de ma part un 8 sur Sens Critique.
Car la série a su garder sa propre identité, alors que WandaVision, tout en restant très agréable à regarder, abandonnait peu à peu son format initial intrigant pour réintégrer la norme comics traditionnelle.
Car la série se montrait plus audacieuse que Falcon & The Winter Soldier dans l'évolution de son personnage et dans ce qu'il racontait.
Car elle défiait l'imagination par les mondes convoqués, sa mystérieuse agence temporelle tout en ravissant par le nombre de versions de Loki mis en scène. Tout comme par la trajectoire empruntée par sa figure de proue qui tombera même amoureux. Même s'il tombe finalement amoureux de l'une de ses nombreuses effigies.
Et parce que retrouver Tom Hiddleston dans une telle variété de situations, entre science fiction, comédie romantique, buddy movie et fantastique, cela n'a pas de prix.
Loki se montrait ainsi, sur Disney +, comme la série la plus ambitieuse du lot, même si ses deux aînés avaient leur qualités propres et se suivaient sans aucune difficulté. Dans un voyage initiatique, une introspection bigarrée qui n'hésite pas, en fin de parcours, à faire du pied à Innocence : Ghost in the Shell 2, par le lieu que le couple arpente à la recherche du temps perdu et de l'identité de son maître.
Jusqu'à cette fin d'épisode 6 qui... Laisse terriblement sur sa faim.
Car malgré la tension peu à peu instillée, on sait qu'il ne reste qu'une vingtaine de minutes pour atteindre le dénouement de cette mini-série, et que l'on sent qu'il y a encore beaucoup à raconter sur le TVA et le pourquoi de ces variants.
Oui, Loki peut s'envisager comme le véritable démarrage de la Phase 4 du Marvel Cinematic Universe. Oui, elle avance des pistes assez fascinantes pour la suite de l'aventure et donne enfin corps au multivers.
Oui, il s'agit de présenter sans doute le nouveau grand méchant, qu'il s'appelle Kang le Conquérant, Immortus ou encore autrement.
Mais merde, choisir de présenter ce nouvel antagoniste comme un pimp roublard tout droit issu du Saturday Night Live en flagrant délit de plagiat de l'Architecte de Matrix Reloaded a de quoi au moins faire tiquer. Et décevoir assez violemment, pour tout vous dire, tant il ressemble, dans son interprétation je-m'en-foutiste, au jeune Lando Calrissian de Solo : A Star Wars Story...
Et quand en plus, on vous annonce que Loki reviendra dans une saison 2, il y a de quoi rager quand on rêve que la série aurait pu s'avérer encore plus riche et chargée de péripéties passionnantes.
Ouvrir un champ des possibles quasi infini tout en restreignant son propre terrain de jeu, voilà le plus grand paradoxe de ce Loki...
Behind_the_Mask, moi, moi-même et je.