Lost : Les Disparus
6.8
Lost : Les Disparus

Série ABC (2004)

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"I looked into the eye of the Island, and what I saw... was beautiful"

Là encore, c'est une critique très difficile à faire, condenser en quelques lignes ce que m'a fait ressentir Lost pendant 6 saisons, c'est pas évident. Lost est tout de même loin d'être une série sans défauts, ca je vous l'accorde, mais elle reste, et restera surement dans mon Top 10 des séries pendant très longtemps.

Au moment de sa sortie, en 2004, le pilote de Lost est le plus cher de tout les temps pour une série, J.J. Abrams a mis tout les atouts de son côté pour faire de sa série un phénomène mondial. On le savait adepte de mystères et énigmes, ces deux notions sont en effet très présentes dans sa série précédente, Alias, il poussera ces notions dans Lost jusqu'à leurs limites (limites même largement dépassées selon certains).

La première saison met en place la "mythologie Lost", mythologie qui sera développée durant 6 saisons, influencée par de nombreuses cultures, légendes, religions. Lost est une sorte de gigantesque patch-work pop, rempli de références, que ce soit au cinéma ou à la littérature, ou a bien d'autres sujets. C'est cette accumulation de références, de mystères, d'énigmes et d'intrigues qui est à l'origine des chutes d'audience de la série, mais là où de nombreux spectateurs y voient une raison d'arrêter la série, d'autres (comme moi) y voient un des points forts du show.

Le scénario est parfaitement entretenu durant toute la série, même si je trouve qu'il y a tout de même une chute de qualité à partir de la cinquième saison. Damon Lindelof et Carlton Cuse ont réussi à maintenir la vitesse de croisière du show, malgré le départ de J.J. Abrams durant la troisième saison. Le départ de Abrams durant la troisième saison d'Alias a pratiquement signé l'arrêt de la série, avec une chute énorme en qualité scénaristique. Les scénaristes de Lost, pour leur part, n'ont pas eu ce même problème.

Scénaristiquement parlant, Lost est peut être la série la plus novatrice depuis Twin Peaks, la fin de la troisième saison est pour moi l'apogée de ces prouesses du scénario, le final de cette saison est totalement révolutionnaire pour la télévision américaine de cette période, et il plonge la série dans une nouvelle dimension. Les personnages sont intéressants, on peut facilement s'identifier à eux, et ils sont pour la plupart, très bien interprétés. Pour moi, les meilleurs exemples sont John Locke et Benjamin Linus, interprétés par Terry O'Quinn et Michael Emerson, même si le personnage de ce dernier devient beaucoup moins intéressants en fin de série.

La réalisation est réussie et constante tout au long de la série, nous avons ici affaire à une réalisation très "cinéma" et différente de la plupart des séries de l'époque, même si elle n'est pas novatrice. La musique est elle aussi très réussie, du moins pour les quatre premières saisons, les thèmes de Michael Giacchino collent parfaitement avec le côté mystérieux de la série. Ces thèmes s'essoufflent un peu sur la fin ("allez hop, j'te fous une ligne de piano, comme ca tu sais qu'il faut que tu chiales" cf. Olivier).

Je ne m'attarderais pas ici sur le final de la série, tout a déjà été dit sur cet épisode, en bien ou en mal, moi je l'ai beaucoup aimé, et je trouve qu'il apporte une très bonne conclusion à la série. Avec du recul, cinq mois après la fin de la série, je considère Lost comme une œuvre vraiment bien ficelée, intriguante et très prenante et ce, malgré une chute de qualité au cours des deux dernières saisons. Lost est un voyage, une sorte d'expérience, c'est une série qui se vit plus qu'elle se regarde et qui marquera les années 2000 au même titre que Twin Peaks a marqué le début des années 1990.
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le 23 oct. 2010

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