Lost : Pour tout le monde ( ou presque ), c'est le symbole même de la série qui n'arrive pas à finir son histoire, qui elle même se perd dans tout les sens. Extrême de la chose : vous pouvez allez sur Lostpédia ou des centaines de pages ont été crées sur les incohérences de la série. Et on a tous entendu parler du syndrome " Lost " quand une série n'arrive pas à soigner convenablement ses intrigues, quitte à partir dans des explications mystico-futuriste-religieuses absurdes, qui ont l'air d'avoir été inventées au hasard, tel un " Cent Mille Milliards de poèmes " de Queneau, adapté en " Cent Mille Milliards idées de scénarios ".
Désavouée, raillée, on ne peut que reconnaître que la première saison était des plus honorable. Mieux, après un marathon de 6 saisons, on peut constater que l'intrigue principale, et la question principale ( Pourquoi tout ces pélos un peu perdus sur une île aussi étrange ? ), est bel et bien résolue dans le dernier épisode, des indices disséminés ici et là. ( Notamment, quand certains personnages s'interrogent sur le fait qu'une cinquantaine de personnes puissent survivre à un crash presque sans égratinures....! ).
Le panel de personnage est un des autres éléments fort de la série. Un obèse milliardaire au coeur d'ange qui a la poisse, un ancien paraplégique blasé et inquiétant qui retrouve l'usage de ses jambes, une criminelle sexy qui bien sûr, sera courtisée tout du long, un type à moitié-fou enfermé dans un bunker, un pro de la manipulation, du mensonge... Qu'importe les invraisemblances, la crédibilité de leurs histoires, la diversité des personnages est telle qu'elle permets presque à chacun de s'identifier.
De plus, l'idée de ce huit-clos sur une île, aurait pu donné de véritables enjeux psychologiques et presque sociétales : Comment les hommes s'associent-ils en communauté ? Quels facteurs nous poussent à nous mettre en commun ? Quelles sont les conséquences de l'isolement ? Si le scénario aborde parfois pleinement ces thèmes, la part belle est donnée à l'ambiance fantastique-horrifique, qui comme ceux qui on vu la série le savent peut-être, est tantôt jubilatoire, tantôt ridicule.
Et si le tout se perd dans un élan mystico-historico-wtfesque, non, non, il y a quand même un scénario relativement cohérent de bout en bout de la série, même si celle-ci donne l'impression d'avoir été écrite en work-in-progress, on salue le fait d'avoir réussi à trouver des liens entre des éléments tout à fait abscons, prétentieux mais parfois réussi. ( Le personnage de Jacob , ça aurait pu quand même donner , ou à l'inverse, l'immense statue datant de l'apogée égyptienne qui n'a toujours aucune explication ).
Du coup, il en reste une série au potentiel énorme, exploitée de manière très inégale. Projet beaucoup trop ambitieux, il aurait gagné en lisibilité avec une ou deux saisons, et une bonne dizaine d'intrigues en moins. Néanmoins, presque 10 ans après, rares sont les gens qui n'ont jamais vu un épisode, prouvant que la série exerce encore une certaine fascination, portée de plus, par un fan-club relativement actif. Et au final, c'est toujours avec plaisir que je retourne me perdre dans un des scénarios les plus barrés de la TV.