Intéressant comme il est compliqué d'écrire sur une oeuvre qui t'a réellement marqué et profondément changé. C'est comme si l'ensemble des émotions qu'elle ta transmis ne peut sortir sous la forme de simples mots. Ou alors que ces simples mots restent insuffisants pour décrire ce vortex de sentiments attachés à cette série, et que quoiqu'il arrive, ils seront en deçà du résultat espéré. Je m'y lance néanmoins, car il est finalement temps pour moi d'avancer, de passer à autre chose en inscrivant noir sur blanc une bonne fois pour toute mon témoignage, qui ira se mêler à ceux de tant d'autres avant moi et, je l'espère, d'encore beaucoup d'autres après moi. Chanceux sont ceux ayant encore leur premier visionnage de Lost devant eux.
Il est des œuvres qui vous servent de références, il en est d'autres qui vous inspirent, d'autres encore qui vous changent. Bien que Lost cumule ces différentes qualités, il s'agit surtout pour moi d'un miroir. Il y a eu un avant et un après Lost, et Dieu sait que cette série a marqué ma jeunesse, jusqu'à aujourd'hui encore. Que la nostalgie persiste après tant d'années, cela ne peut m'étonner car une part de moi a toujours souhaité être à bord du vol Oceanic 815. Vivre d'aventures, d'amour, d'amitiés, de guerres et, cela va de soi, de mort. En découle de ce vœu une personne dont le comportement, les choix et la vie menée jusqu'à présent ont toujours été influencés par Lost. Ma construction s'est faite en parallèle de celle des personnages, et dans chacun d'eux une facette de ma personne s'y retrouve.
S'il fallait pointer du doigt les éléments qui, objectivement, font de Lost une série à part, il m'est gré de citer en premier lieux le choix de construire la série non sur les personnages, mais pour les personnages. Je me dois de tirer ma révérence à Monsieur Giacchino également, sans qui toute cette aventure aurait perdu de sa puissance émotive. Enfin, je ne pense pas avoir jamais posé les yeux sur une autre création maîtrisant autant le découpage temporel du scénario, jouant avec le spectateur de manière si jouissive.
Ainsi, il est temps pour moi de passer le flambeau. Après mon premier visionnage, partagé en famille et qui a fortement participé à la mystification de cette série, et mes trois autres binge-watche, je me dois d'avancer malgré la certitude de ne plus jamais revivre d'expérience cinématographique équivalente. C'était une époque différente, un moi différent. Bien que j'aille de l'avant, je sais que Lost restera à mes côtés jusqu'à ce que, inévitablement, j'y retourne.
Santé à Richard, Miles, Charlie et Sawyer,
https://youtu.be/WetJOa4hTrQ