Décisif comme une frappe de X-Wing
Disney frappe fort avec ce premier spin-off de la saga Star Wars. Et comme beaucoup, j'ai été conquis !
Gareth Edwards signe ici un film Star Wars plus personnel et plus abouti que l'épisode VII. Plus personnel car certes on ressent clairement dans ce film un cahier des charges, mais bien moindre que dans les blockbusters actuels, ce qui laisse une plus grande marge de manœuvre au réalisateur, qui peut donc apporter sa vision à l'écran. Une vision plus sale et terre à terre, qui se veut film de guerre mais qui au montage final devient un film mitigé dans son style, cela en partie dû aux nombreux reshoots...
En bref, c'est la lueur d'espoir qui j'espère guidera les prochains films Star Wars. Alors évidemment, ce film comporte ces défauts, mais il marque néanmoins un tournant dans l'univers de la saga par son innovation, le premier exemple qui me vient à l'esprit est la station installée entre deux astéroïdes, et l'enrichissement considérable du background de l'univers. Oui, l'Empire instaure des camps de travaux forcés, oui la Rébellion se salit les mains, oui la prélogie a existée, et etc.
Pour commencer, le scénario de ce film est dirigé d'une main de maître selon moi, malgré une première partie assez rapide, chaque scène a son importance et apporte sa patte à l'édifice de ce film. J'ai également admiré la réalisation "gigantisme" de Edwards qui te fait ressentir à quel point l'être humain est ridiculement petit dans cette galaxie, avec notamment la scène d'introduction de l'Etoile Noire, et évidemment le plan du Destroyer Impérial flottant sinistrement au dessus de la ville sainte des Jedi. Niveau réalisation, Rogue One rivalise avec le sommet de la saga.
Venons-en au point qui fâche beaucoup de monde : les personnages et leur développement.
Je ne peux pas affirmer que le travail sur ce point soit fantastique, mais voici où je veux en venir : lorsque dans la dernière demi-heure du film, on ressent comme moi de la peur, de l'angoisse, de la tristesse et même de l'admiration, c'est que ces personnages sont loin d'être fade. Alors peut être que vous n'avez rien ressenti, mais ce n'est pas mon cas (je suis dans ce cas peut être très bon public).
Oui, je me suis attaché à l’héroïne, j'ai compris ses raisonnements et décisions, et j'ai trouvé sa fin sublime. Quand au reste du commando Rogue One, ils se complètent bien et apportent de la fraîcheur à l'univers, malgré le fait que le pilote déserteur renvoi trop fortement à Finn, stormtrooper déserteur. Les deux gardiens du Temple Jedi sont "badass", et certes leurs motivations pour rejoindre Rogue One peuvent sembler superflues, il suffit de réfléchir 2 secondes à ce que l'Empire leur a fait endurer pour les comprendre. Le capitaine Andor représente une nouvelle façade de la Rebellion, même sans être fan du personnage. Le droïde impérial est juste génial. Le directeur Krennic est original, je pensais qu'il sera bien plus haut gradé dans la hiérarchie, mais finalement non est c'est mieux ainsi. Tarkin reste le plus arriviste de tous. La fin de Krennic est magistrale et tragique, on ressent même de la pitié pour le méchant du film. Quand à Vador, très grosse surprise, son exploitation a été très mesurée et extrêmement bien dosée, on profite du personnage dans toute sa splendeur sans qu'il occupe une place importante dans le film, et ça c'est fort ! La dernière scène est juste incroyable, j'ai eu envie de danser comme un fou à ce moment là. Alors oui, il s'agit de fan-service, mais pour le coup, j'adhère !
Mes points noirs sur les personnages sont Galen Erso, que j'aurais aimé plus approfondi surtout vu l'acteur choisi, et Saw Gerrera qui pour le coup m'a moins enthousiasmé, voir même sorti du film. Sa meilleure décision a été de quitter l'aventure rapidement sur un coup de tête ! J'en suis désolé car Forest Whitaker est un grand acteur.
Pour finir, les musiques sont très belles et émouvantes, un Giacchino en pleine forme a fait mieux en 4 semaines de travail sur le projet qu'un Williams fatigué sur tout le projet du VII. Mention spéciale à " The Master Switch" et à "Jyn Erso".
Star Wars revit à nouveau, à travers cette histoire tragique qui nous rappelle qu'on ne connaît que les héros des légendes depuis le début de la saga, et non les plus communs qui se sacrifient pour des causes qui elles, resteront dans l'Histoire.
8/10