Love, Death and Robots n'est pas un dessin animé pour adulte. C'est plus un dessin animé créé par un adolescent un peu beauf (qu'on appellera Jean-Mi, mais Tim ça marche aussi) si on lui demandait de faire un dessin animé pour adulte. Alors quant on lui parle d'amour, Jean-Mi se dit que le sexe, c'est un peu pareil, et puis la nudité et tout ça, c'est un truc d'adulte. Et quant on lui parle de mort, Jean-Mi ne veut pas des ces trucs relous comme le deuil, le choc ou son aspect inévitable, mais plutôt des gens qui explosent dans un déluge de sang et de tripailles, parce que ça ça lui parle, et au moins on se fait pas chier. Alors c'est sûr que vous n'allez pas montrer Love, Death and Robots à votre petit cousin (sauf si vous avez vraiment une dent contre lui), la série se plaisant à déballer du sang et/ou de la nudité gratuite dans la majeure partie de ses épisodes. Bon, c'est pas bien fin, mais ça n'en fait pas forcément quelque chose de mauvais. Des fois, le délire régressif de voir des trucs merveilleusement bien modélisés s’éviscérer fonctionne un peu. Mais c'est lassant. Et vide. Je suis pas contre un script épuré mais une bonne partie des épisodes (celle si prompt à nous ensevelir de trucs pas regardable en famille) se résume sur un timbre poste et ne raconte pas grand chose, si ce n'est des trucs racontés mille fois ailleurs, on a plus l'impression de voir des intros qui ont le temps de ne rien développer que des histoires tirant profit de leur format (je trouve que ça se la pète un peu d'ailleurs, mais c'est peut être moi). D'autant plus dommage, que la technique, elle, défonce, les styles sont (relativement) variés, malgré la prépondérance des modélisations réalistes, impressionnantes (d'autant plus qu'on en voit plus beaucoup aujourd'hui). Mais la mise en scène est très plate, les récits sont peu inspirés ,... Sauf quand Jean-Mi décide de se sortir les doigts. Parce que quelques épisodes sortent quand même du lot. Bon, des fois ça marche pas, mais quand ça marche, ça marche plutôt bien, et quelques épisodes s'en sortent ma foi avec les honneurs, sans même avoir besoin de montrer une main arrachée ou un nibard. Y a même un épisode qui utilise de manière un peu pertinente le sexe, et l'épisode avec les soldats russes sait poser son ambiance et doser sa violence suffisamment bien pour que ça fonctionne, alors que le postulat de base ressemble à n'importe quel épisode à la con de la série.
Love, Death and Robots a plus l'air au final d'un pot-pourri sans grande imagination teintée d'une esthétique ultra racoleuse (pour pas dire beauf) que d'une anthologie sensée rendre hommage au cinéma d'animation, malgré quelques épisodes qui s'en sortent bien mais qui ne suffisent pas à relever la barre. On a un peu l'impression de voir une statue de marbre ultra détaillée représentant un mec bourré en train de pisser contre un arbre; c'est du bel artisanat, mais franchement, si c'était pour nous montrer ça, ça valait peut être pas le coup.