En 2018, le long-métrage Love, Simon abordait le coming-out d'un lycéen parfaitement ordinaire. Servi avec légèreté, peps et humour, ce feel-good movie me reste en mémoire comme un hymne à la tolérance touchant mais un peu niais... C'est de celui-ci que découle le spin-off Love, Victor : une suite directe se focalisant sur de nouveaux personnages et se déroulant dans le même établissement scolaire. On y suit Victor Salazar, qui vient d'emménager avec sa famille. Le fait d'être le petit nouveau lui permet de recommencer à zéro et d'être plus en accord avec qui il est vraiment...
En dix épisodes, cette petite série est teintée de la même bienveillance que le film. L'identité sexuelle, l'éveil des désirs, la confiance, les faux-semblants sont les thèmes au coeur de Love, Victor. L'originalité de cette suite tient essentiellement au fait que le personnage de Victor doute sur son identité, contrairement à Simon. Ici, Victor pense être gay. Attiré par un camarade de classe ouvertement homosexuel, il noue un lien très complice avec Mia jusqu'à sortir avec elle. Aime-t-il les garçons ? Les filles ? Ou les deux, peut-être ? Eh oui, il faut bien un peu de fil à retordre pour tenir sur une saison... Ajoutez à cela une famille latino très traditionnelle et religieuse et vous avez affaire à un coming out sans doute plus réaliste et nuancé que dans le film.
Ses questionnements et ses incertitudes sont mis en avant grâce aux échanges épistolaires qu'entretiennent Victor et Simon via Instagram. Ce dernier devient son confident et l'aide dans sa quête sans avoir toutes les réponses. Alors que le film se la jouait "coming-out chez les bisounours", avec un jeune homme blanc, riche, où tout l'environnement est étrangement accommodant envers son orientation sexuelle, la série prend le contre-pied. C'est comme si elle dressait sa propre critique du film. C'est intéressant, d'autant plus que de nombreuses autres relations se tissent autour du conflit intérieur de Victor. La relation des parents qui tente de se relever après une infidélité, la relation de Mia avec son père et sa nouvelle copine qui fait tout pour être acceptée, le meilleur ami un peu spécial qui est fou amoureux de la fille populaire et superficielle,... Par cette diversité des relations, et en contournant au maximum les clichés, la série explore les thématiques de l'amour, du lâcher-prise et de l'acceptation de soi.
Similaire mais différent, Love, Victor s'avère moins niais que son prédécesseur. Le ton reste léger, et ne s'engouffre jamais dans le drame larmoyant ou le trop plein de bon sentiments écoeurants. Je n'ai pas dit grand chose sur les acteurs, qui sont bons sans être exceptionnels. Les personnages sont attachants pour la plupart et cela donne envie de continuer la série qui entretient un bon rythme. Hâte de découvrir la saison deux !
On retiendra Love, Victor comme un portrait d'adolescent sympathique, coloré et divertissant.