Une série qui tire sa révérence, c'est toujours triste, en apothéose, elle en devient mémorable et culte.
A contrario de Game oh Thrones pour une fin bâclée, les séries ne finissent pas toujours ou leurs choix sont discutables voire absurdes (par exemple aucune fin ne vient combler Ma sorcière bien aimée, les scénaristes étaient-ils en passe sèche ?), donc lorsqu'elles sont notables, il faut le souligner.
Un sans faute dans cette série, tout est culte. La distribution est remarquable, on s'attache à tout le monde, on ne cesse d'ailleurs de se demander jusqu'à quand Ella Lopez va être dans la confidence. C'est rare un casting parfait. On le retrouve chez Game of Thrones par exemple. Ou encore Walking Dead, le culte possède des similitudes inexorables.
Les voix de doublage collent également parfaitement, une pensée émue au regretté Jean-Louis Faure avec qui je devais travailler (voix officielle de Bryan Cranstson,) Aménadiel dans la série, mais toutes sont minutieusement choisies et reconnaissables, elles viennent d'ailleurs d'ici, et non l'inverse.
On les suit pendant cinq saisons avec une longue absence et un potentiel abandon. Et tout le crew revient longtemps après, c'est presque incroyable. Les rebondissements sont de mise, on ne s'ennuie jamais. Jusqu'à la dernière seconde du Cliffengher ou depuis le pré-générique, chaque miette constitue un véritable pain béni.
La fille de Lucifer, Rory, s'intègre parfaitement dans cette fin du monde où faute de ne rien n'avoir confié à Ella, elle découvre seule le pot-aux-roses. Lucifer devient Dieu et finalement retarde l'échéance jusqu'à trouver son unique vocation. Un sans-faute, une cohérence avec ce qui précède, grâce à la psy Linda qui a tout noté et trouve la solution finale, comme une évidence. Après des suspens toujours présents puisque son invincibilité est toujours juxtaposée à sa vulnérabilité, les proies deviennent atouts, et les aides des pièges, rien n'est prévisible et on en redemande.
Cette série parfaitement calquée sur la bible avec jusqu'au dernier personnage (hormis le serpent mais certains pensent qu'il s'agit de Mazikeen), Caïn l'immortel, avec un Adam qui vient retrouver son Eve un peu changée, va semer discorde et zizanie à chaque épisode jubilatoire.
Cette critique pour notifier la fin de son visionnage, et une envie inéluctable de revenir au temps où le lieutenant Chloé Decker ne croyait pas aux divagations lucéfiques de son partenaire malgré quelques doutes au sujet de caméra surveillance et de balles mystérieusement sans effet.
Une fin toutefois triste puisque Rory grandira sans son père, un prix à payer intense, un voyage dans le temps et une colère à absoudre. J'en propose une autre, à tout hasard : si Rory pense que l'absence de son père doit exister pour qu'il puisse la sauver dans le passé pour briser le monstre en elle, ce monstre étant nourri exclusivement par l'absence du père, en étant présent, pas besoin de briser ce qui n'aurait jamais existé.
Je dis ça, je dis rien.