Réalisée* par Louis Leterrier, Lupin (la série comme le personnage) est un tour de passe-passe constant. Et ce n'est pas un hasard si j'ai mentionné le nom du réalisateur d'Insaisissables car le film et la série partagent quelques points communs.
Au début, c'est amusant car c'est fluide, bien joué et ça se paie un ancrage dans le monde moderne particulièrement réussi. Cependant, même si je ne me lasse pas d'être mené en bateau (surtout par Omar Sy et surtout quand c'est aussi joliment rythmé et executé), j'ai fini par ne plus y croire à force de sans cesse repousser les limites de ma suspension d'incrédulité. Personellement, c'est à l'épisode 4, lors du passage tv, que j'ai tiqué:
Déjà, pourquoi Assane va à la télévision au lieu de simplement poster la vidéo sur son compte ? Et l'argument des deux millions de téléspectateurs ne tient pas sachant qu'avec un seul tweet, il a amené tous les journalistes à s'intéresser à l'affaire (ce qui était déjà louche).
Ensuite, comment justifier qu'Assane ait donné la VHS sans en faire une copie au préalable ?! C'est pas un podcast de Norman, c'est une vidéo qui peut faire tomber un des hommes d'affaires les plus influents.
Et pourquoi Pellegrini l'a laissé s'enfuir si facilement du studio TV ? Il savait pourtant que Salvator venait et qu'il pouvait le coincer (même s'il ne savait pas que c'était Assane).
Enfin, une des grandes qualités de la série, son aspect actuel intelligement utilisé (entre l'assistant vocal, Fabienne qui lit Piketty et les diamants du Congo Belge) se retourne contre elle car cela rend la vraisemblance de certains tours d'Assane (Omar Sy) encore plus difficile à avaler et cela donne un côté méta à ce que dit Claire à la fin de la saison 1 quand elle apprend que le personnage de Lupin ne se fait jamais choper dans l'oeuvre de Leblanc: "Ça prouve que c'est de la fiction parce que dans la vraie vie, il se ferait choper."
Au final, on se laisse entraîner par ces cinq épisodes à la dynamique emballante et aux acteurs de talent malgré une structure redondante et des ficelles apparentes.
*Leterrier a seulement réalisé les trois premiers épisodes et a donc fixé l'identité de la série.
EDIT: Ceci n'était qu'une critique de la partie 1 de la saison 1. J'ai vu la partie 2 et ... je n'ai strictement rien à ajouter, à part que cette première saison est parfaite pour du binge-watching (et c'est ce que j'ai fait pour les deux parties séparément). C'est assez prenant pour que l'on reste éveillés plusieurs heures d'affilées mais pas assez qualitatif pour que l'on s'y investisse sur plusieurs semaines (en espaçant le visionnage des épisodes). Bref, la critique de la partie 1 tient toujours pour la partie 2, la surprise en moins. C'est pourquoi j'aurais préféré voir la saison 1 d'une traite, pour ne pas que la partie 2 ait un goût de saison 2, ce qui réduit son appréciation.