Madame est Servie
5.1
Madame est Servie

Série ABC (1984)

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Quand un ex-joueur de baseball devient le roi du plumeau

Madame est Servie (ou Who's the Boss? pour les puristes), c’est un peu comme si quelqu’un avait pris le rêve américain, l’avait retourné comme une chaussette, et décidé que cette fois-ci, c’est l’homme qui allait manier le balai et le fer à repasser. Résultat : tu te retrouves avec Tony Micelli, un ancien joueur de baseball un peu brut de décoffrage mais avec un cœur en or, qui débarque dans une maison bourgeoise pour y jouer les hommes de ménage. Le twist ? Son employeuse est Angela Bower, une femme d’affaires brillante et indépendante, mais qui aurait bien besoin d’un coup de main pour ranger sa vie domestique.


Tony, avec son accent italien à couper au couteau et son énergie débordante, devient rapidement le pivot de cette famille pas comme les autres. Il n’est pas seulement là pour faire briller les sols, mais aussi pour remettre un peu d’amour, de spontanéité, et de bonne humeur dans le quotidien rigide d’Angela. Leur relation professionnelle se transforme peu à peu en un ballet d’allusions romantiques à peine voilées, mais toujours avec cette tension "on s’aime bien, mais chut, on fait semblant que non". Et pendant ce temps, la maison tourne à merveille sous l'œil vigilant de Tony, qui prouve que oui, un homme peut être un pro du ménage ET un père attentionné.


Angela, quant à elle, incarne parfaitement le cliché de la femme carriériste des années 80 : puissante, organisée, mais un peu coincée dans ses habitudes. Elle est la "madame" de la série, mais c’est souvent elle qui est servie par la personnalité chaleureuse de Tony. Sa rigueur professionnelle se heurte constamment à la nature décontractée de Tony, et c’est dans cette opposition que la série trouve sa dynamique comique. Chaque épisode te rappelle que même si elle dirige une entreprise, Angela galère un peu avec les réalités de la vie quotidienne – ce qui donne à Tony toutes les occasions de briller (et de faire la lessive).


Et bien sûr, comment ne pas mentionner Mona, la mère d’Angela, qui est probablement l’un des personnages les plus drôles de la série. Elle est tout ce que sa fille n'est pas : exubérante, provocante, et toujours prête à flirter avec tout ce qui bouge. Mona représente le côté décomplexé de la série, avec ses remarques piquantes et son côté "je profite de la vie sans m'excuser". Si Tony et Angela sont les moteurs de la série, Mona est le turbo qui rajoute cette petite dose de folie, surtout quand elle balance une de ses répliques cinglantes en plein milieu d'une scène déjà bien chargée en quiproquos.


La série joue beaucoup sur l’inversion des rôles traditionnels, ce qui en fait une sorte de pionnière à l’époque. Ici, ce n’est pas la femme qui gère le foyer pendant que l’homme ramène le bacon. Non, ici, c’est Tony qui passe l’aspirateur pendant qu’Angela négocie des contrats au téléphone. Ce renversement des stéréotypes de genre donne lieu à des moments drôles et touchants, même si la série ne va jamais trop loin dans la réflexion. On est ici pour rire, pas pour refaire la société, et Madame est Servie trouve un bon équilibre entre comédie de situation et légers moments de réflexion sur les rôles familiaux.


Visuellement, la série respire les années 80. Entre les tenues impeccablement kitsch d'Angela, avec ses vestes aux épaulettes aussi larges que ses ambitions professionnelles, et les joggings confortables de Tony, tout te rappelle cette époque où les couleurs vives et les coiffures volumineuses régnaient en maîtres. Le décor est chaleureux, un peu figé dans le temps, mais c’est précisément ce qui donne à la série son charme. On a l’impression que rien ne peut vraiment mal tourner dans cette maison, même si les disputes éclatent parfois sur la meilleure façon de plier des serviettes.


Les épisodes suivent une structure classique de sitcom, avec des problèmes du quotidien qui se résolvent généralement en 22 minutes chrono. Mais malgré la simplicité de certains scénarios, Madame est Servie réussit à maintenir une fraîcheur grâce à l’alchimie entre Tony Danza (Tony Micelli) et Judith Light (Angela Bower). Leur relation pleine de non-dits, de regards appuyés et de petites tensions amoureuses est le cœur de la série. On sait bien que quelque chose finira par arriver entre eux, mais chaque épisode repousse cette éventualité juste assez pour nous tenir en haleine… tout en nous faisant sourire devant leurs chamailleries bon enfant.


En résumé, Madame est Servie est une comédie légère qui a marqué son époque en jouant avec les stéréotypes de genre et en offrant une dynamique de famille un peu atypique. C’est une série où l’on se sent bien, un peu comme après un bon repas en famille, même si parfois, les intrigues sont un peu prévisibles et que les gags répétitifs finissent par s’user. Mais ce qui sauve toujours la mise, c’est l’énergie contagieuse de Tony, la classe un peu coincée d’Angela, et les répliques savoureuses de Mona. Si tu veux passer un moment sans prise de tête avec une famille où le cœur est aussi grand que les éclats de rire, Madame est Servie est toujours là pour t’accueillir.

CinephageAiguise
7

Créée

le 10 oct. 2024

Critique lue 3 fois

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