Quand j'ai croisé Sandra...
Il y a quelques semaines, en février je crois, je me balade place de la République, à Paris. Je viens de déjeuner, le soleil est presque printanier, j'ai un peu de temps avant un rendez vous professionnel, je flâne, repus d'innocence. Au loin, j'aperçois une silhouette familière qui approche dans ma direction. Habillée de noir, cheveux courts, allure androgyne, cigarette à la main. C'est elle, aucun doute. Sandra Paoli.
A mesure qu'elle approche, je ne peux détourner les yeux, comme fasciné. Jusqu'au moment fatidique où je croise son regard. Dur et froid. Je lis dans ce regard qu'elle a compris. Elle sait que je sais. Que j'ai été témoin de tout, depuis bientôt 5 ans. Je l'ai vue accéder au pouvoir. Je l'ai vue, au fil du temps, devenir de plus en plus froide, de plus en plus implacable, de plus en plus seule. J'ai assisté à tous ses coups tordus, ses compromissions, ses trahisons. Celles dont elle a été victime aussi. Ses histoire d'amour enterrées (au sens propre), sa famille partie en lambeaux, son frère assassiné.
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Je sais, depuis cet instant qui a duré une éternité, que je ne suis plus en sécurité. Je sais qu'à un moment, je baisserai la garde et le coup va partir. Arrêté à un feu rouge, assis à une terrasse de café, marchant dans la rue, je verrai une moto et ses deux occupants s'approcher de moi, à toute allure, cagoulés. Un coup de frein sec, quelques coups de feux, et Sandra Paoli se sera assuré de mon silence.
Ça a beau être fini, elle a beau avoir retrouvé un peu de lumière dans le regard lors des deux derniers épisodes, je ne suis pas rassuré.
Si vous lisez ces lignes, vous êtes en danger vous aussi....