Voilà une série qui tient sa promesse. Car oui, tout y est magique : images, lumières, décors, costumes, acteurs, actrices et j'en passe...
Une série calibrée, bien écrite, bien réalisée, qui s'attarde sur chacun de ses personnages, afin de nous livrer des épisodes intelligents et terriblement captivants.
Nous suivons le parcours de Isaac "Ike" Evans, le dirigeant du Miramar Playa, un hôtel de luxe (à vrai dire, L’HÔTEL de Miami), à travers des péripéties multiples, faites de menaces mafieuses, de complots politiques, de traques policières, d'argent, de drogue, d'alcool, de filles, etc.
Le méchant de la série se nomme Ben Diamond, alias Le Boucher. Il fait peur, soyons clair. Teint bronzé, cheveux blancs gominés, sourire forcé, tempérament colérique... Toute la construction du personnage est faite pour que le récepteur garde ses distances face au bonhomme.
On a donc droit à un des meilleurs méchants de série télévisée, car rien dans son comportement n'est exagéré. On le sait riche, puissant, influant. On le devine méchant, cruel et sadique. Et c'est cet équilibrage qui rend ce protagoniste inquiétant. Bien joué de la part des scénaristes et du metteur en scène !
Pour endosser le rôle de ce milliardaire jaloux et sadique, rien de tel que de miser sur Danny Huston, tout simplement parfait ! L'acteur est à l'aise dans n'importe quelle circonstance : de la baignade totalement nue dans sa piscine de luxe, à sa perversité liée à son impuissance sexuelle, en passant par l’abattage sanglante du chien bruyant de sa "prostituée" femme. Un sans faute.
On a aussi Ike Evans donc, le personnage central de la série. Un protagoniste de grande qualité, lui aussi. Ike est un homme d'affaire généreux, bienveillant, attachant, qui travaille en famille. Mais c'est également un homme tourmenté, malin et sombre.
Un personnage tout en équilibre, sur lequel on s’appuie pour naviguer dans cet océan de requins. A vrai dire, Ike détient toutes les strates psychologiques pour interagir avec l'ensemble de son monde social, ce qui a fait sa réussite.
Jeffrey Deen Morgan y apporte son charisme et sa classe naturelle.
"Magic City" nous offre donc un récit riche et très intéressant. Certains dirons que c'est "lent", "mou" (pour changer...). Mais non, c'est plutôt posé, réfléchi, intelligent et fidèle à l'univers de référence. Un univers fait de discussions crapuleuses, de séductions délicates, de menaces radicales, etc. Bref, un monde d’interaction.
Oubliez le style "mafieux" avec ces canardages massifs. "Magic City" ne se déroule pas pendant la Prohibition. Là, on est dans l'univers de l'hôtellerie et des jeux, de l'argent et des filles, de la poignée de main et du coup de poignard dans le dos.
Mais nulle crainte. Quand quelqu'un déconne, il se prend son pruneau dans la tête ou sa corde de piano autour du coup...
La chaîne Starz a donc fait un pari gagnant en programmant cette série colorisée. Un pari basé sur un parfait dosage entre la recette made in "Miami années 1950" (filles, sexe, alcool, voitures, cigarettes, etc.) et son service sur un plateau lisse, complexe et recherché.
Un service exécuté par un casting aux petits oignons : Deen Morgan, Huston, Kurylenko, Strait, Satine, Marais, en tête.
Je finis donc sur un conseil d'amis "SensCritique" : regardez "Magic City" !
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