Making an innocent
Série évènement d'ores et déjà devenue phénomène de société, Making a murderer relate les évènements et le procès de Steven Avery, un redneck plus qu'énigmatique déjà condamné en 1985 à 18 ans de...
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En 2005, Laura Ricciardi et Moira Demos, s'intéressent au cas de Steven Avery, (et de son neveu) condamnés par le conté de Manitowoc, dans le Wisconsin. Elles réalisent sur une dizaine d'année (2005 à 2015) une première saison revenant sur les faits.
Avec une collecte importante de documents, le plan de charge des deux réalisatrices est impressionnant. Documents de l'époque, des JT et des écoutes téléphoniques, des enregistrements d'interrogatoires, témoignage sous contrainte, preuves fabriquées, interrogatoires sans avocat, que l'on retrouvent dans certains épisodes de la seconde saison pour mémoire, où la narration décline les situations aux nombre d'années. Voir la saison 2 pourrait même suffire.
On saisi très vite où veulent nous emmener les réalisatrices optant pour une mise en scène à deux niveaux, aux situations répétitives, parfaite métaphore à marquer les parcours du combattant des détenus, des avocats et des familles, retours sur les procès et d'images d'archives, au choix restreint de la défense et aux techniques manipulatrices de l'accusation.
Le conservatisme américain perdure dans son fonctionnement, et la justice fédérale refuse de reconnaître son implication dans un système complètement "vérolé" où suivant les Etats et la sensibilité des juges, la justice diffère. On à droit à quelques exemples incroyables, où le procureur de l'époque ira jusqu'à une vendetta médiatique hallucinante et où la réflexion ne semble que servir l'égo. Aujourd'hui à la retraite et remplacé par un procureur tout autant revanchard, la théorie du complot déployée par Making a Murderer est particulièrement convaincante.
Ce qui dans la première saison se concentrait sur les affaires de famille, dans une Amérique profonde filmée sans effet, de manière parfois mélancolique, change de ton sur la seconde par son aspect plus badass et franchement jouissif de la nouvelle avocate Kathleen Kellner, spécialiste des accusations à tort. Avec un parti pris d'une narration à suspense, on se prend à la suivre et à l'écouter avec un plaisir certain. Sa capacité de réflexion, ses connaissances du droit, sa volonté à s'entourer de tous les experts pour nourrir sa réflexion et sa perspicacité, son enquête fouillée, dont on rêverait qu'un seul dixième soit l'œuvre des services de police, son autorité naturelle et sa bienveillance en font un personnage marquant et remarquable. Mais la médiatisation étant ce qu'elle est le doute peut se frayer un chemin, d'autant qu'une saison 3 est en préparation...Si ce n'est un décalage entre cette direction axée sur le divertissement et la réalité bien plus affligeante, la mise en scène et le choix de la narration tiennent en haleine malgré tout et au vu de la durée c'est une réussite.
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Créée
le 19 déc. 2019
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