Mare of eastown suit l'enquête de Mare Sheehan, petite célébrité de sa ville depuis qu'elle a fait gagner l'équipe de basket locale il y a quelques décennies. Depuis, elle mène les investigations de la police de la ville, en connaissant déjà les secrets de tous le monde, puisque tous le monde se connaît dans cette petite ville. Ça, c'est ce qu'elle pensait avant le meurtre d'une adolescente de la ville, et que des secrets plus ou moins bien gardés refassent surface.
Le pitch de la série n'est donc pas des plus original : une enquête policière au sein de la « white trash america », version descendant de l'immigration irlandaise. De fait, ça ne révolutionne pas le genre sans avoir non plus à rougir de la comparaison avec d'autres séries du même style (le gold standard » restant, j'ai l'impression, la première saison de True detective »).
L'enquête est dévoilée de manière intelligente pour nous garder en haleine le long des 7 épisodes d'1 heure environ chacun. On fini à chaque fois par un cliffhanger parfois trop gros. Mais globalement, le rythme est bien maîtrisé.
La réalisation est sobre, pas de grande prétention artistique de ce côté là. L'interprétation est très bonne, en particulier celle de Kate Winslet (c'est écrit partout, je sais, mais c'est vraiment mérité). Elle parvient à donner vie à ce personnage et tout ce qui la traverse (les questions de parentalité, de couple, d'orientation sexuelle, les relations avec l'église, avec la communauté).
Mare of eastown, c'est l'histoire de ces petites communautés où à force de tous se connaître, on n'imagine pas qu'il existe des jardins secrets, encore moins qu'on a pas forcément envie de les connaître.
C'est un peu à l'image de la série. On a l'impression d'avoir déjà tout vu dans ce style, de n'avoir plus rien à découvrir. Et parfois, un plan, une révélation, un personnage va venir chambouler cette certitude, sans nous sortir complètement de cette zone connue des polars des grands network américains.
Si vous y aller sans autre prétention que de regarder un polar maîtrisé mais sans grande avancée ou révolution dans le genre, vous pourrez passez 7 heures très intéressante et faire connaissance avec cette communauté et ses personnages profonds (bien que parfois caricaturaux) jusqu'à la révélation finale. Pas sûre que l'on en garde un souvenir impérissable pour autant, si ce n'est la prestation de Winslet qui vaut à elle seule le détour.