Comment (mais surtout pourquoi) faire le tri dans tout ce marasme à la fatigante noirceur, au cours duquel, rien, mais absolument rien n’est épargné aux personnages et encore moins aux spectateurs ?
Pour commencer tous les poncifs du genre se voient ici enfoncer avec une lourdeur pour le moins désarmante. Car au fil des épisodes, chaque protagoniste, même le plus secondaire ayant ne serait-ce qu’une demi-ligne de texte, apparait tour à tour et sans la moindre nuance comme étant le coupable tout désigné. Un véritable enchainement de mines brisées, de mensonges glauques, sorte de tapissage mollement avancé, dont la maladresse n’a d’égale que le manque d’originalité, faisant faire ainsi de grands "splashs" à tous ces trop nombreux rebondissements textotés. Mais le plus stupéfiant, ou plutôt le plus désespérant dans tout ça, c’est qu’absolument tout le monde, et j’insiste sur le "tout le monde", dans cette petite ville pas si petite que ça, quel que soit son niveau social ou sa génération, donc vraiment tout le monde devient parent entre 14 et 16 ans, tout le monde est alcoolique ou toxico voire les deux, et toutes les adolescentes une fois devenues mères, finissent par se prostituer sur internet. Alors d’accord, il y a forcément un lien de cause à effet dans tout cela, que le rêve américain s’est transformé en cauchemar industriel dans beaucoup de régions, que la côte Est ce n’est pas la côte Ouest, et que cela induit des phénomènes de ghettoïsation, mais franchement, tout le monde ????
Il n’y a donc rien à sauver ici-bas, à part peut-être notre temps et notre foi en l'humanité en évitant de se perdre dans ce lugubre tunnel qui finit par davantage ressembler à un tube digestif fainéant et malade.