Nouvelle série procédurière entremêlée de dramaturgie pour HBO, en 7 épisodes, portée par une Kate Winslet en lieutenant de police cynique et intransigeante d’une petite ville de Philadelphie. Obnubilée par son métier et son enquête sur plusieurs meurtres successifs, c’est une femme usée par les évènements malencontreux de la vie, maladroite avec les gens qui lui sont proches et qui se permet des actes moralement (et légalement) peu réglos. Cailee Spaeny, Guy Pearce, Julianne Nicholson et Evan Peters (que l’on ne reconnait pas immédiatement), viennent garnir cette œuvre chorale de ressentiments, griefs et préjugés entre les habitants de ce village où tout un chacun se connaît. Les problèmes familiaux et drames ricochent des rumeurs, accusations infondées et de cette fouille dans les secrets du passé, pour venir secouer la population entière. Mare of Easttown place ses personnages dans des environnements difficiles, et dresse un portrait dramatique de l’amitié et du manque de conscience des limites. L’atmosphère est complimentée par un BO mélancolique idoine, servant cette succession tragique d’évènements agencés en une intrigue plutôt retorde. Cela étant, l’écriture se repose sur plusieurs paresses, dont les réactions clichés des habitants, des intrigues secondaires ajoutant du drama annexe sans servir la trame globale, les amourettes de la fille de Mare dignes d’une mauvaise comédie, ou cette surenchère de tragédies auxquelles on devient hermétique. On peut également reprocher un dénouement capillotracté dans le seul but de prendre le public au dépourvu.