A la fin du visionnage de ce "Maroni, les fantômes du fleuves", on retiendra avant tout la lumière et la photographie de cette mini série de production française. On retiendra aussi les magnifiques paysages guyanais et les quelques scènes filmées sur le fleuve Maroni. Côté BO, on retiendra essentiellement le rythme lancinant des percussions qui composent une partie de la bande son utilisée avec justesse. Et enfin on retiendra la belle présence de l'acteur Adama Niane.
Mais il faut reconnaitre que l'écrin est finalement plus intéressant que son contenu :
- on regrettera l'intrigue quelque peu alambiquée tissant maladroitement et laborieusement crime sanglant, enlèvements d'enfants, rites vaudou et croyances tribales,
- on regretta le personnage de Chloé interprété par Stéphane Caillard qui souffre d'une qualité de jeu inégale et d'un ton approximatif, surjouant littéralement certaines scènes (comment un même personnage peut avoir autant d'aplomb et trembler, soupirer et tourner de l'oeil avec autant de théâtralité ?),
- on regrettera aussi le sentiment diffu de déjà-vu faisant tout du long comparer la série à ses prédécesseurs (True Détective, Brodchurch, etc)
- on regrettera qu'encore une fois la Guyane (pourtant terre aux multiples visages) soit présentée comme un creuset d'obscurantismes et de mythes folkloriques,
- on regrettera enfin que la série n'ai pas bénéficié de 2 épisodes supplémentaires pour ajouter lenteur et poésie visuelles à l'ensemble et laisser plus d'espace aux seconds rôles et à la Guyane elle-même.
Au total "Maroni, les fantômes du fleuve" est une série visuellement intéressante mais qui peine à complètement convaincre le spectateur. Ce qui n'enlève pas (heureusement) le plaisir de plonger dans cette fascinante région qui n'a pas (elle non plus) réussi encore totalement à faire entendre au monde ni son identité, ni son mystère... ou presque !