Maroni
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Maroni

Série Arte (2018)

Saison 1
Un couple de plaisanciers est assassiné à bord de leur voilier sur le fleuve Maroni. Leur fils de 9 ans a disparu. Enlèvement, noyade... ? Tel est le ressort de cette série française.
Qui n'a jamais vécu en Afrique au moins quelques mois, dans un environnement aussi dense et touffu que la forêt équatoriale, ne peut pas percer facilement toutes les subtilités des croyances démoniaques, vaudou, ou sataniques qui hantent les peuples qui y vivent. Dans cette série, le décor est transposé en Guyane française, mais toute la puissance de la forêt est ressentie comme de l'autre côté de l'océan.
Personnellement, j'ai retrouvé cette ambiance que j'ai côtoyée, deux années durant au Gabon. Les comportements, le poids des croyances, les manipulations diaboliques dressent un portrait tout en nuance des peuples de la forêt, parfois exploités par des intrus européens pour des richesses réelles ou virtuelles, comme l'or, en Guyane, ou le diamant et le pétrole, au Gabon. Les mécanismes de manipulations, en utilisant les drogues de la forêt et les esprits de l'obscurité, produisent sur les populations peu éduquées des effets redoutables que les gourous savent détournées à leur profit.
L'enquête est presque secondaire, mais fonctionne très bien dans cet enfer vert dans lequel les pires pièges peuvent devenir redoutables. Le jeu des acteurs ne m'a pas surpris et correspond plutôt bien à ce que j'ai pu vivre en Afrique. Les décalages entre l'enquêtrice blanche et le flic noir local sont bien marqués et crédibles.
Le suspense est bien maîtrisé et les scènes vaudou bien filmées.
L'ensemble est très agréable et j'ai passé un excellent moment devant une série française, pour une fois, originale, décalée et bien foutue. Dommage qu'elle n'ait pas comporté deux épisodes de plus.


Saison 2
Cette fois-ci, nous nous retrouvons à Saint Pierre et Miquelon.
La trame reste très proche de la saison 1 avec une Stéphane Caillard dans le rôle de Chloé, très engagée, mais aussi toujours aussi mystique.
Deux hommes sont assassinés dont l'un est retrouvé dans une décharge avec un morceau de scalp en moins. Il n'en faut pas plus pour plonger au cœur des ambiances vaudou indiennes. Et on retrouve la même violence abjecte des manipulateurs, très corrompus et prêts à tout pour protéger leur petit trafic surtout quand des jeunes imbéciles de la famille dérapent lors d'une soirée un peu trop arrosée.
A force de flash-back on finit par remonter le fil de l'histoire, tout en s'imprégnant des rites mystiques grâce au frère de Chloé, interprété par un Axel Granberger étonnant, d'autant que les morts s'accumulent.
C'est bien fait, assez violent, plutôt déroutant mais captivant.
A voir

Eric-ROBINNE
8
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le 29 janv. 2018

Critique lue 849 fois

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Eric ROBINNE

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