Seconde saison, seconde chance ?
Le projet avait du potentiel sur le papier et vu qu'un certain Joss Whedon était officiellement aux commandes, il y avait de quoi frétiller. Problème, la logique de l'univers étendu Marvel dans lequel se fond la série "Marvel's Agents of S.H.I.E.L.D." s'est au final révélé un corset bien trop contraignant pour lui permettre de... Nous raconter une histoire prenante, tout simplement.
Cette première saison est à scinder en deux. Un avant et un après "Captain America 2 : the winter soldier".
Avant, on a droit à une bande de personnages lisses effectuant des enquêtes policières vaguement SF - aux intrigues bas du front - avec parfois, un tout petit peu plus qu'un clin d'oeil à l'univers cinématographique Marvel comme moteur de l'intrigue. Le tout à bord d'un fort chouette avion estampillé d'un énorme logo "SHIELD". L'agence de renseignements la plus puissante du monde en tant que telle ? On ne la voit quasiment pas. Un comble. Les super héros ? A peine mentionnés. Un comble derechef. Le visionnage des épisodes est rapidement lassant, les relations entre les personnages sonnent faux, le fil rouge est lâche... J'ai fait partie de ceux qui ont lâché l'affaire au bout d'une dizaine d'épisodes.
Et puis j'ai vu "Captain America 2" et forcément au vu de sa conclusion, si la logique d'univers étendu est respectée, les piliers pas bien folichons de la série étaient balayés. Serait-il possible que ça devienne quelque chose de regardable, à minima distrayant ?
Effectivement, c'est mieux. Il aura fallu attendre 17 épisodes pour révéler le véritable "projet scénaristique" de la série, où les interactions des personnages peuvent enfin gagner en épaisseur et en subtilité, où le concept même d'une équipe ridiculement réduite se justifie. Ça ne devient d'un brillant d'un coup de baguette magique mais ça fonctionne indubitablement mieux.
De fait, "Marvel's Agents of S.H.I.E.L.D." est restée coincée dans une chrysalide fichtrement contraignante, calendrier de la sortie des films oblige. Maintenant que le (encore faiblard) papillon a pris son envol, autant laisser une chance à la seconde saison.