Saison 1
Marvel's Agents of S.H.I.E.L.D. (que ce titre est chiant à écrire... appelons-la Agents of SHIELD, ce sera plus simple pour vous et moi) était indéniablement la série la plus attendue de la rentrée séries 2013. Première exploitation télévisuelle du MCU (Marvel Cinematograhic Universe) en attendant Agent Carter et les quatre séries Netflix, créée entre autres par Joss Whedon, l'un des showrunners les plus cultes de la télévision contemporaine qui était aussi à la réalisation du film Avengers, la nouvelle série ABC était attendue au tournant. Agents of SHIELD allait avoir la lourde tâche d'évoluer dans un univers en constante mouvance parallèle (avec des films tous les six mois) tout en proposant une intrigue un minimum intéressante pour que le spectateur ne lâche pas dès le départ.
Joss Whedon est connu pour prendre son temps pour commencer réellement ses séries (il faut à chaque fois un certain nombre d'épisodes avant que ça devienne vraiment intéressant), et les premiers épisodes de Agents of SHIELD venait appuyer cette thèse, et ceci à un tel point que beaucoup ont perdu espoir dès le début. Il faut dire que la première partie de la saison de la série de Whedon (une grosse dizaine d'épisodes, le déclic apparaît aux environs de l'épisode 12) était proche de la catastrophe : stand-alones à tout va, personnages fades, acteurs qui en font des tonnes, absence de climax, et les rares fois où la série s'amuse à développer un fil rouge, l'absence d'empathie prend le dessus sur l'intérêt des intrigues proposées.
Et puis il y a eu un déclic. Assez brusquement, la série s'est mise à proposer des arcs nettement plus intéressants, tandis que les personnages étaient de plus en plus attachants. Et puis il y a eu un choc électrique, l'épisode 17, qui correspond en réalité à l'intrigue parallèle Captain America : Le Soldat de l'hiver (qu'il est nécessaire d'avoir vu pour regarder la fin de la série), et qui redistribue complètement les cartes. A ce titre, les six derniers épisodes, à défaut d'être parfaits, sont exemplaires et prouvent à quel point il est toujours bon de laisser une chance à une série. Car en plus d'être indéniablement mieux écrite, la série se permet d'améliorer sa direction d'acteurs, tous beaucoup plus convaincants que dans les premiers épisodes de la série. Les personnages sont nettement plus épais aussi, et ça joue. Car Agents of SHIELD se révèle, bien plus qu'une série "dans l'univers Marvel", "une série de personnages" qu'il va être nécessaire d'exploiter dès le début de la saison suivante.
Tout ce qu'on peut espérer d'Agents of SHIELD désormais c'est que le moteur soit définitivement lancé. Il sera difficilement pardonnable au show de repartir pour une mi-saison inintéressante juste pour nous livrer un sprint final grandiose, car si on peut être indulgent pour cette première saison, ce ne sera pas à chaque fois le cas. Mais l'ouverture finale semble proposer un avenir intéressant à la série, un pitch original qui change beaucoup de celui de départ de la série, et ça, ça fait plaisir. Après avoir démarré comme le navet de l'année, Agents of SHIELD s'est achevé en beauté comme l'une des plus belles surprises de la saison. Rarement on aura vu un écart qualitatif aussi dense entre un début et une fin de saison.
★★★★★☆☆☆☆☆
Saison 2
La fin de la première saison d’Agents of SHIELD avait été une surprise aussi enthousiasmante qu’inattendue. Il fallait bien entendu remercier le deuxième Captain America (l’un des meilleurs films du MCU) qui avait redistribué les cartes de telle façon que la série n’en avait été que complexifiée. Cette deuxième saison avait donc la lourde tâche de continuer sur ses bases solides et de les transcender une fois de plus.
Le désavantage laissé à ce second acte était la réévaluation des attentes du spectateur. Après un tel final, elles étaient élevées. Peut-être trop. Car si la seconde saison d’Agents of SHIELD est globalement bien meilleure que la première, elle n’atteint jamais vraiment le niveau qu’elle avait dépassé à partir de Turn, Turn, Turn. Tantôt brillante et touchante (notamment grâce à la qualité de ses personnages auquel on s’était très attaché au bout des 24 épisodes), légère et sombre, électrisante et reposante, Agents of SHIELD est clairement l’un des meilleurs dramas des grands networks actuellement en diffusion – reste que ce statut n’est pas toujours totalement rempli.
Personnages secondaires parfois fades ou agaçants, intrigues pas toujours passionnante, rebondissements prévisibles… L’écriture d’Agents of SHIELD, comme celle du MCU, alterne le bon et le moins bon sans aucun motif identifiable. Mais malgré ses défauts, difficile de faire la fine bouche devant un show qui aura su se relever de ses débuts catastrophiques pour finalement se révéler bien plus attachante que les tentatives prestigieuses mais un peu vides du monstre Netflix : elle souffrira dans tous les cas éternellement de la comparaison, et c’est bien dommage.
On attendait la confirmation, on l’a eu. On aura pu espérer plus encore, qu’Agents of SHIELD sache aller encore plus loin, mais cette deuxième saison est indéniablement un divertissement plus qu’honorable qui saura ravir les fans de l’univers Marvel, mais aussi les curieux en quête d’une série d’espionnage à la saveur old school plus qu’agréable.
★★★★★★☆☆☆☆