Bourbon girl...

Je termine donc le visionnage des 6 séries Marvel/Netflix avec la plus antipathique et égoïste des "super-héroïnes", j'ai nommé Jessica Jones !

Détective privée à son compte, alcoolique notoire, p'tit bout de femme au look grunge bougonne et antisociale, Jessica dépote dans le paysage des personnages Marvel. Et pas qu'un peu ! Et c'est justement ce que j'ai adoré dans cette série qui compte 3 saisons (en plus du spin-of The Defenders qui réunit presque tout le monde).
Cependant, Miss Jones n'a pas toujours été ainsi, c'est à dire sombre, torturée, fuyante, sur le qui-vive et on peut le dire, névrosée. Suite à un accident lorsqu'elle était enfant (qui a décimé sa famille) avec un camion de produits chimiques, Jessica a miraculeusement survécu et a développé des "capacités" qui la rendent hyper balaise avec une force colossale et une résistance phénoménale. Mais sa particularité a fini par attirer l'attention d'un autre mutant doté d'une emprise psychique hors du commun, Killgrave, qui a fait de Jessica sa marionnette et son arme redoutable. Libérée de son emprise (c'est ce qu'elle croit), la détective va découvrir bien malgré elle que les étranges affaires sur lesquelles elle bosse pourraient avoir un lien direct avec son passé...

Le pitch de la saison 1 est juste génial ! Evidemment, avec David Tennant dans le rôle de l'antagoniste Killgrave, il n'en fallait pas plus pour me donner envie d'embarquer dans cet univers. Si le coquin prend son temps pour dévoiler toute sa perversité, il se révèle être un personnage haut en couleurs, qui porte littéralement la saison sur ses épaules. Certes, Krysten Ritter s'en sort avec les honneurs mais le jeu de Tennant n'a clairement pas d'égal. Tantôt effrayant, puis truculent et irrévérencieux, on se régale de cette dualité qui, finalement, va toucher tous les personnages au cours des trois saisons. Le bien et le mal, c'est comme du point de vue de Thanos ou de Wilson Fisk, c'est une question de convictions avant tout ! ^^

Après cette excellente première saison, difficile pour Jessica Jones de réitérer ses exploits. Certes, le show se regarde avec une certaine délectation. La seconde saison explore le passé de l'héroïne (malgré elle), le tout dans une explosion de violence et de rebondissements. Quant à la troisième saison, si quelques longueurs sont à déplorer du côté de l'intrigue avec le tueur en série (très pathétique, d'ailleurs), l'antagoniste surprise de cette dernière ligne droite m'a bluffée ! Sans spoiler, j'ai aimé voir les conséquences des saisons précédentes et l'escalade de la violence mêlée à la folie autour de Jessica qui, là, s'en sort admirablement bien. L'évolution du personnage est manifeste et bien amenée. Jessica accepte enfin sa destinée et même si elle reste fidèle à ce qu'elle a toujours été, elle peut enfin revenir vers la lumière tout en cultivant cette part sombre qui lui va si bien (et qui fait tout son charme).

En bref, c'est un joli coup de coeur pour moi, avec Daredevil et le Punisher. On est ici dans une autre déclinaison de New York, dans une ambiance de roman noir avec des enquêtes prenantes, de l'action, de l'humour (noir) et cette atmosphère sombre omniprésente, auréolée de bleu et de violet, les couleurs de l'(anti)héroïne. Des âmes perdues, des détraqués, des justiciers dépassés, des criminels à la pelle, des désespérés prêts à vendre leurs âmes au diable se succèdent. Les rebondissements sont étonnants et on ne les voit pas venir, un scénario en somme plutôt consistant. Si la "soeur" de Jessica, Trish, a pu m'agacer dans les débuts de la série, j'ai beaucoup aimé l'évolution de ce personnage et la conclusion de son arc narratif qui m'a laissée un peu sur le fondement (pour rester polie). Enfin une héroïne pas comme les autres qui refuse son statut de "Defender", ça change des WonderWoman ou des Batgirl & Co. ... Ah mais c'est normal, on n'est pas chez DC mais chez Marvel, tout s'explique ! (rires)