Bonjour à tous, aujourd’hui, nous allons apprendre à cuisiner un blockbuster standard de super-héros. Prenons la touche Marvel, et le Punisher en guise d’exemple.
Le héros. Le fruit de saison est davantage l’antihéros, un type qui possède une partie des valeurs du héros (le courage, la renommé, la force, la rage de vaincre…) mais la guerre, c’est plus vraiment noble en même temps que la sagesse, c’est pas trop son truc. Le désenchantement est passé par là : il a cru que les Marines étaient en Afghanistan pour apporter la démocratie, gros naïf ! En revanche, il a retenu le tous pourri et beaucoup vont tâter son joli canon.
Le pote du héros. Il doit contraster avec le héros ; prenez un geek, vraiment doué, qui pourrait travailler pour la Sécurité nationale mais qui sait que c’est pourri, mec réfléchi mais pas super chaud pour tuer des types – tout le contraire du Punisher, en somme.
Le méchant-traître. La saison est au beau gosse barbe de trois jours, tombeur au costume cintré, « faut se méfier des apparences » : c'est un gros matérialiste qu'ils nous disent, un produit du système qui ne veut que paraître (évidemment, il dirige une grande société de défense privée qui bosse avec le gouvernement…)
Le gros méchant qui tire les ficelles. Lui reste pas beau, il tire les ficelles depuis le sommet de l’Etat (il représenter le pouvoir politique) et c’est une sacrée brute, impossible de s’identifier (j’vous jure, il est sacrément laid).
La flic intègre, elle vient d’être mutée, on lui demande d’étouffer une affaire dans laquelle son ami est mort… « Nan mais ça, y a vraiment pas moyen ». Affublée du fidèle Sam (sans déconner, c’est le même que dans le Seigneur des anneaux, gentil et servile), elle veut que justice soit faite !
La journaliste qui fait vraiment son boulot, c’est si rare. Elle redonner son sens au « quatrième pouvoir », n’a pas peu d’aller dénoncer les chiens de garde (en plus, elle est grande, bonde et hyper émotive)
La famille du pote. Ce qui rassemble, c’est la famille ! La femme qui est perdue (bah oué sans son homme, vous n'attendiez quand même pas le contraire ?), une sympathique girl next door mais cherche à se reconstruire, le gosse privé d’une figure paternelle qui commence à déconner, et la jeune fille, trop parfaite pour être bien dans sa peau.
De pas très loquace, plutôt du genre éternel retour, de la masse qui frappe sur le mur et des souvenirs qui le hantent, ce bon vieux Frank va apprendre à connaître son compagnon d’infortune, une bonne cuite, ça resserre les liens !
Toutes les filles sont attirées par notre héros, il est mystérieux ! Ultraviolent, jusqu’à défigurer de rage une personne (bon, c’est le super-méchant, ce n’est pas si grave… et l’ami-traître, qui fait moins le malin avec sa belle gueule) mais finalement un bon type… La journaliste, il la sauve à chaque fois (elle a trop envie de l’embrasser !) ; la femme de son néo-ami l’embrasse direct, c’est tellement Pascal le grand frère (il redresse son fils sur la mauvaise pente et sirote du rosé avec lui, ça ne peut pas être un mauvais gars).
L’Agent Orange, il imprègne toujours l’atmosphère depuis le Vietnam, il touche les jeunes soldats qui rentrent désœuvrés de mission et qui deviennent terroristes, et ces salopards sont toujours dans les plus hautes sphères de l’Etat.
La famille, y a que cela de vrai ! L’armée, c’est quand même un peu crade, mais c’est vraiment une deuxième famille (oui, il y a quelques traitres, mais on ne pourrait connaître vraiment quelqu’un sans avoir fait la guerre avec, non ?).
Sortez le tout du four, vous aurez un plat tout à fait comestible (efficace, c'est-à-dire avec de l'action) à condition d’avoir respecté à peu près la recette ; en revanche, ne regardez pas trop à l’idéologie pour le moins douteuse (violence inouïe, discours très ambigüe sur les armes et la vengeance, faiblesse et corruption endémique des institutions).