New York, New York
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le 22 nov. 2015
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On suit le quotidien d’un tout juste trentenaire Dev, (Aziz Ansari aka Tom Haverford de Parks and Rec), un acteur un peu raté au travers de ses déboires sentimentaux, de ses rapports familiaux, avec le monde du travail, avec ses amis…
Et là vous vous dites : Cimer Albert: pour l’originalité on repassera.
Je vous l’accorde, les séries qui ont pour sujet des jeunes trentenaires qui ont peur de devenir adultes mais qui ne veulent plus être des enfants, y en a la pelle : New Girl, Scrubs, You’re the Worst et même Friends (ça faisait longtemps que j’avais pas glissé Friends quelque part…). Et mieux encore, des acteurs qui scénarisent leur vie et la prennent pour analyser cette jeunesse qui s’ennuie et se regarde le nombril, c’est un peu le truc à la mode : Girls, The Mindy Project….
Mais voilà, Aziz Ansari a su trouver le petit truc en plus qui selon moi fait toute la différence à savoir une analyse assez naturaliste des situations qu’il analyse, traite. Il n’est pas dans la surenchère du cru, du sexe ou bien de la névrose, il ne cherche pas la punch line ou à faire rire à tout prix. Chaque épisode se décline autour d’un thème en particulier, un peu comme une fable: ça commence sur un petit truc (un pb de capote par exemple) pour finalement déboucher sur une réflexion plus globale (est ce que je suis prêt à avoir des enfants, est-ce que je veux des enfants…). Le genre de thématiques qui me touchent particulièrement mais aussi toute ma génération. Combien de fois n’a t-on pas eu avec des potes ce genre de discussions : sur les gosses, les rapports avec nos parents, le couple, la routine, la peur de se caser mais aussi le fait d’être une femme ? Je trouve ça terriblement vrai dans la description, la façon d’aborder tout cela. Vrai car Ansari a choisi d’aborder cela par la normalité : rien que des gens normaux qui pourraient être nos potes et auxquels on s’identifie facilement car on a tous vécu ce genre de situations. Ansari incarne un personnage super attachant car humain et pas parfait (ce que j’aimais déjà dans P and R), il peut-être de mauvais poil, maniaque, assez égoïste mais il reste fondamentalement gentil.
Je trouve que c’est rafraîchissant. Vraiment. C’est pas cynique, ça ne cherche pas à nous faire rire à tout prix, on sent qu’Ansari cherche à se faire la voix d’une génération dans ses bons comme mauvais côtés. C’est émouvant, drôle, touchant, remuant, intelligent et plein de références assez intello. (pas mal de références à la France…) mais aussi dans la mise en forme : un générique à l’ancienne, des musiques qui collent aux thèmes.
Pour conclure, deux épisodes m’ont particulièrement marqué et pour des raisons différentes :
Mornings: qui retrace l’évolution d’un couple mais avec seulement des scènes matinales. J’ai trouvé ça à la fois rassurant, touchant et original. En effet, je suis biberonnée à l’idée qu’un couple pour que ça marche faut que tout soit parfait, qu’il n’y ai pas de disputes, ni même de routine. Faut dire qu’on nous assomme avec ce présupposé depuis l’enfance avec les disney puis en grandissant à travers les films et les séries romantiques. Eh bien Ansari nous montre, un couple, un vrai, qui s’ennuie, s’amuse, s’énerve, se dispute, se fait la gueule mais qui s’aime. Moi ça m’a fait du bien et je me suis pas sentie toute seule.
Ladies and gentlemen : magistral, parfait, coup de poing, qui fait du bien. Un épisode comme ça, je l’attendais depuis longtemps : parler de la différence homme/femme au quotidien. C’est intelligent car tous les aspects sont abordés : la drague, rentrer seule le soir, la différence de salaire… etc… je vous laisse découvrir.
Bref, j’ai adoré.
Laissez vous tenter par ce petit gabarit si vous aimez :
les petits rigolos
ceux qui poussent à la réflexion
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Créée
le 22 déc. 2015
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