Le studio Bones offre quelques créations originales, entre ses grosses licences, comme ce Metallic Rouge, au setting futuriste, purement ancré dans la SF. L'action se déroule sur Mars, et emprunte une esthétique et des thèmes cyberpunk, entre Ghost in the Shell et Blade Runner. En effet, le scénario met en avant les lois de la robotique vis-à-vis des androïdes (dénigrés), et pose les questions de libre arbitre de ces âmes syntéhtiques. Cette approche existentielle et métaphysique d'une conscience programmée, ainsi que des conditions de vie sociale de ces êtres mécaniques, rappelle également le plus récent Pluto. Les lois d'Asimov sont clairement reconnues comme empiriques et bride imposée à ces machines créées à partir d'une technologie alien. Sauf qu'une série de meurtres commis par l'un deux décontenance le fonctionnement de cette société.
L'animation est vraiment belle, employant de jolies couleurs cinématographiques et usant uniquement d'un trait en 2D, même sur les scènes plus dynamiques. L'image est douce et agréable à suivre et les séquences d'action ont une bonne portée. Le chara-design est réussi, et le dessin des mechas se place entre Tiger & Bunny et Evangelion (qui inspire également une scène plus expérimentale en fin de parcours). Il y a tous les éléments pour créer une belle œuvre de SF, hormis la construction de la narration. En effet, le contexte est pauvrement posé et noie le spectateur dans un lexique brouillon, ne se donnant pas la peine d'expliciter outre mesure. On se retrouve alors entre des intrigues de révolte androïde, de colonisation spatiale, de terraformation du système solaire, et de réflexions philosophiques sur la condition de chacun, avec divers twists. Et, pour ne rien arranger, on constate des ellipses entre les épisodes, d'évènements qui ont donc lieu hors écran et qui ne font que rendre la trame précipitée et plus confuse encore puisqu'on a toujours l'impression d'avoir loupé un épisode.