Michiko & Hatchin par Ninesisters
J'aurais envie de dire que cet anime est un peu un Gad Guard version Amérique du Sud. Je sais, les deux n'ont pas grand chose à voir, mais je vous assure que ce parallèle est fondé.
Un anime de qualité, c'est une alchimie, basée à la fois sur un scénario, une qualité technique, mais aussi une ambiance, et c'est généralement sur ce dernier point que se fait la différence entre un bon anime et un excellent anime. Et question ambiance – tout comme Gad Guard – Michiko to Hatchin ne craint personne : des décors colorés, un univers typé « Amérique du Sud » – mais avec des noms japonais ou chinois, et une géographie propre -, une musique super rythmée qui donne parfois à cet anime des faux airs de film de Tarantino, en somme un univers atypique, travaillé, et franchement réussi. De quoi donner du cachet à une série, pour peu que le reste soit tout aussi réussi. Et là, syndrome Gad Guard : l'ambiance est excellente, mais ce qui devrait être la base de Michiko to Hatchin beaucoup moins.
Je voudrais déjà parler de la violence de cet anime ; une violence à la fois physique et psychologique, parfaitement illustrée par un premier épisode que j'aurais eu du mal à regarder en entier, tant la famille adoptive de Hana semble n'exister que dans le but de l'exploiter et de la faire souffrir. Cela ne s'arrange pas par la suite : nous découvrons quelques-unes des faces les plus ignobles de l'être humain (cela m'a rappelé la première moitié du film Slumdog Millionnaire), et surtout une violence essentiellement gratuite ; généralement, ce sont les innocents qui s'en prennent plein la gueule, et même si j'ai conscience que dans la réalité, cela peut arriver (et cela arrive), je ne l'accepte pas pour autant dans un anime (je suis un grand sensible).
L'autre problème vient du scénario lui-même. Le nombre d'épisodes qui semblent n'exister que dans un seul but de remplissage sont légion, et généralement loin de valoir ceux d'un Cowboy Bebop même si pas nécessairement inintéressants. L'histoire n'avance pas bien vite, et surtout ne sert que de prétexte pour voir Michiko et Hatchin se rapprocher, vu que le spectateur se doute bien que celui qu'elles recherchent n'a strictement aucune envie d'être retrouvé, et va certainement finir par filer à l'anglaise ; le tout se termine un peu en eau de boudin, et de nombreuses questions sur les bases même de cet anime resteront sans réponse. L'impression qui s'en dégage, c'est que le studio responsable de cet anime a plus porté l'accent sur l'ambiance et le style que sur l'histoire, essayant avec l'un de détourner l'attention du spectateur. Et ça, je ne supporte pas.
Fort heureusement, je n'ai pas que des reproches à faire à Michiko to Hatchin. Certains passages sont absolument excellents, la seconde partie de la série se montre moins volontiers sadique que la première (même si l'avant-dernier épisode a pour moi été une souffrance), les poursuites sont réussies, le personnage de Michiko défonce la baraque, et j'ai adoré l'épisode 19 (sa fin surtout) que j'ai trouvé absolument magnifique. De quoi le remonter dans mon estime, mais pas suffisamment hélas! pour en faire un bon anime à mes yeux. Et l'année 2008 ne remontera pas dans mon estime grâce à lui.