Cette mini série de 6 épisodes (2 par bouquin) est totalement à la hauteur de son modèle littéraire, ce qui n'est pas une mince affaire dans le cas de la saga "Millenium", car il fallait parvenir à restituer l'ambiance glaciale du premier opus, et tenir en haleine toute la deuxième partie du troisième, avec entre les deux un fil conducteur solide sur lequel se greffent plusieurs ramifications et personnages secondaires.
On sent que cette adaptation a su se donner les moyens pour arriver à un tel résultat global, de par la longueur du tournage, le casting au top, l'atmosphère générale et le script travaillé.
Les deux premiers épisodes respectent complètement "Les hommes qui n'aimaient pas les femmes", on s'y croirait, ça m'a bluffé. Je voyais les pages du livre transposées à l'ecran dans les plus grandes lignes, beau boulot.
Les deux suivants sont en deça, mais comme l'etait aussi "La fille qui revait d'un bidon d'essence et d'une allumette". Moins passionnant sur la forme, mais capital pour comprendre le passé de Lisbeth et parfaite transition vers les deux derniers opus, dont l'ultime frole la perfection, il est simplement jouissif de par le point culminant du procès dont le crescendo savamment distillé en amont est maitrisé de bout en bout.
Que ce soit les décors (mention spéciale à l'ile isolée du premier et aux locaux du journal, comme je l'imaginais) ou le casting il n 'y a rien à redire. Noomi Rapace EST Lisbeth Salander, incroyable performance de cette actrice habitée par son personnage. Pas un moment de faiblesse, pas de coup de mou, elle incarne l'héroine comme on ne pouvait que l'espérer en lisant le bouquin.
Michael Nyqvist en Blomkvist est impeccable également, et les seconds roles principaux et/ou récurrents jouent au diapason, en tête le véreux Burjman, le colosse insensible Niederman, Zalachenko le père de Lisbeth, le psychiatre glauque, la famille Vanger... Pas un bémol à relever.
La photo est crue, limite sale parfois, s'accordant parfaitement au propos pas très happy de la saga, avec quelques plans nature magnifiques sur les deux premiers épisodes.
Une telle fidélité dans la transposition à l'ecran d'une oeuvre est déjà assez rare, mais la maintenir durant six films de 1h30 chacun, ça relève de l'exploit. Et c'est à saluer.
Je ne vois pas ce que les adaptations cinématographiques pourraient amener de plus en un temps de jeu plus court et avec une Lisbeth qui ne serait pas Noomi Rapace.
Un pied intégral pour les fans de la saga littéraire.