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Minus et Cortex
7.1
Minus et Cortex

Dessin animé (cartoons) The WB (1995)

Deux souris, un plan et des échecs monumentaux – ou l’art de conquérir le monde avec des neurones

Minus et Cortex, diffusé en 1995 sur The WB, c’est l’histoire de deux souris de laboratoire aux aspirations démesurées (enfin, surtout pour une souris). Chaque soir, Minus et Cortex ont le même plan : conquérir le monde. Oui, rien que ça. Mais avec une combinaison explosive d'intelligence machiavélique et d’incompétence involontaire, les deux rongeurs passent la majorité de leur temps à enchaîner les échecs, les catastrophes et les mésaventures loufoques. Chaque épisode est une épopée miniature de ruses foireuses, de pièges ridicules et de rebondissements où le mot "subtilité" n’a visiblement jamais mis les pieds.


Le cerveau de l’opération est bien sûr Cortex, la souris la plus mégalomane et sarcastique de l’histoire des laboratoires. Petit, trapu et grincheux, il possède un ego surdimensionné et un penchant pour les plans complexes – souvent beaucoup trop complexes, d’ailleurs. Avec son esprit affûté, il invente des machines et des stratagèmes de génie pour conquérir le monde, mais finit presque toujours victime de son propre excès de confiance (ou de l’imprévisibilité de son acolyte, Minus). Il est l’incarnation même du "génie incompris"… incompris au point de ne pas se rendre compte que son partenaire n’a pas vraiment la lumière à tous les étages.


Et puis, il y a Minus. Grand, blanc, et pas vraiment doté de l’instinct de survie le plus développé, il est l’acolyte fidèle mais incroyablement naïf, toujours en train de poser des questions absurdes ou de rire à côté de la plaque. Avec son célèbre "On fait quoi ce soir, Cortex ?" – auquel Cortex répond invariablement par "La même chose que tous les soirs, Minus : tenter de conquérir le monde !" – Minus incarne le cliché parfait du personnage décalé, un innocent total dont la simplicité rivalise avec sa gentillesse. C’est cette innocence qui, évidemment, sabote systématiquement les plans machiavéliques de Cortex, transformant chaque opération en désastre hilarant.


Visuellement, Minus et Cortex a le charme typique des dessins animés des années 90, avec des décors de laboratoire exagérément sinistres et des machines aux boutons et leviers inutiles, qui rappellent les films de science-fiction rétro. Les aventures se déroulent souvent la nuit, ce qui renforce l’atmosphère de mystère (ou de comédie noire, selon le niveau de foirage du plan du jour). Les animations sont dynamiques et fluides, rendant parfaitement les mimiques désabusées de Cortex face aux pitreries de Minus, et donnant vie à un univers où les cerveaux de laboratoire s’efforcent de jouer les James Bond à quatre pattes.


L’humour de Minus et Cortex est un délicieux mélange d’ironie et de slapstick. Les dialogues sont un régal, particulièrement les répliques acerbes de Cortex, qui oscille sans cesse entre exaspération et cynisme. Les gags sont simples mais efficaces : chaque plan est méticuleusement élaboré, et chaque fois, quelque chose (ou plutôt quelqu'un) finit par tout faire échouer de façon imprévisible et absurde. Les scénarios sont répétitifs – Cortex invente, Minus sabote – mais c’est justement cette répétition qui rend la série si drôle, car elle joue sur l’attente des échecs inévitables et de la frustration de Cortex. C’est une sorte de Sisyphe des souris : chaque soir, Cortex remonte son plan au sommet de la montagne de la conquête du monde, et chaque soir, Minus fait dégringoler tout ça.


Les thèmes abordés dans Minus et Cortex sont finalement plus profonds qu’il n’y paraît. La série tourne en dérision l’obsession de la réussite et la quête du pouvoir, montrant comment Cortex, bien que génial, est constamment freiné par son incapacité à accepter ses propres limites et à s’adapter. De son côté, Minus représente cette innocence insouciante, cette acceptation du moment présent qui contraste avec l’ambition dévorante de son compagnon. En somme, leur duo met en lumière l’absurdité de certaines ambitions et l’importance d’accepter l’imprévu (ou les impondérables, comme un Minus en pleine action).


En conclusion, Minus et Cortex est une série irrésistiblement drôle, où chaque épisode est une nouvelle occasion d’admirer (et de voir échouer) l’ingéniosité exaspérée de Cortex face aux maladresses sincères de Minus. Avec ses personnages déjantés, son humour mordant et ses situations absurdes, Minus et Cortex reste une comédie intemporelle qui rappelle que même les plus grands génies peuvent trébucher… surtout quand ils ont un complice aussi imprévisible que Minus. Un classique de l’animation des années 90, parfait pour ceux qui aiment les échecs grandioses, les plans farfelus et les souris qui rêvent en grand – peut-être un peu trop grand pour des rongeurs, d’ailleurs.

CinephageAiguise
8

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Créée

le 14 nov. 2024

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