Gangnam style
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Un jeune homme de 26 ans intègre la compagnie One International en tant que stagiaire après avoir passé sa vie à l'antipode du monde du travail. Geu-Rae tentait avant ça de devenir un joueur professionnel de GO (il en existerait un peu plus d'un millier dans le monde). Il se retrouve alors dans un monde dont il ne comprend aucun des codes, mais qu'il est déterminé à intégrer avec une dizaine d'autres stagiaires.
L'importance du "premier job" très concurrentiel et l’anxiété qui l'accompagne serait bien plus forte pour les jeunes coréens. Mais pendant ses premiers pas dérisoires, on peut nous aussi se revoir à notre première expérience professionnelle. La peur de ne pas s'intégrer, s'adapter à la vie de bureau, de pouvoir en vivre. Les yeux alertes de ce qui nous entoure, sans en comprendre l'activité accélérée autour de nous. Puis dans ce cas, ignoré ou abusé des employés plus hauts gradés, comme si vous étiez un nouveau rival. Un prix qui se paye par des tâches de merde pour débuter, jusqu'à quand ?
Ce parallèle entre notre vie pro et la vie pro telle qu'elle est présentée dans Misaeng ne cessera pas vraiment d'exister. Des employés qui se tuent à la tâche et qui nous posent cette question : Pourquoi faisons-nous tous ça ? Malgré la fatalité et la vie incomplète de ces personnages, la série ne veut pas s'arrêter qu'à ce message et en forme progressivement un plus positif sous l'égide du chef de Geu-Rae, Mr Oh : Nous pouvons cumuler les échecs tout en suivant la voie du bonheur en respectant nos valeurs et sentiments.
Les codes nous sont évidemment moins adaptés car surtout destinés à la culture sud-coréenne qui voue un culte du travail : 2 124 heures travaillées par an en 2014 pour moins de 1 500 en Europe de l'Ouest et à l'inverse une productivité horaire faible. Les nuits au bureau, la servitude maladive de chacun pour les supérieurs hiérarchiques, les crises et les yeux "drogués" par le travail en sont la meilleure représentation. La vie de famille se fait donc absente, au contraire de la misogynie vécue ici au quotidien à travers Young-Yi. Avec Geu-Rae et son chef, elle est un point d'attache central de la série.
La série est devenue un phénomène de société en Corée du Sud, au même titre que Mad Men pour les USA. Elle dépeint la vie de bureau avec justesse en utilisant premier et second degré (se faisant néanmoins progressivement plus discret), sans ne manquer d'aucun autre sentiment pour former un ovni télévisuel épatant où les employés de bureaux deviennent des héros.
Série disponible sur Netflix
PS : Si après ça, le jeu de go dont il est fait allusion dans la série vous intéresse, je conseille le documentaire AlphaGo pour y comprendre encore un peu mieux sa place dans la société.
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le 10 sept. 2017
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