Une série bureaucratique oppressante qui décrit avec une pertinence quasi documentaire les coulisses de la société sud-coréenne à l'heure de la modernité. Contrairement à ce que laisse présager les personnages rigolards de l'affiche on est loin d'un Caméra café coréen, le traitement est des plus sérieux afin de restituer le réalisme de la vie d'entreprise et de la violence des relations hiérarchiques au pays du matin calme. Là est l'intérêt majeur de la série qui dresse un panorama culturel de la société à travers ses personnages, un vrai choc des cultures assez dépaysant pour le spectateur français.
L'intrigue quant à elle a du mal à toujours captiver, les powerpoint sur des contrats de pinces à linge bulgares ou d'autres dossiers tout aussi "passionnants" prennent trop de place. Ca entraîne une sensation de redondance de voir toujours les même séquences dans les même décors avec tous ces gens habillés pareil, l'évolution très lente des personnages accentue le phénomène. On se demande si la série n'en fait pas trop des fois, notamment concernant les scènes d'humiliation régulières qui frisent le masochisme. Le travail de bureau est décrit comme le graal absolu avec des personnages prêts à tout pour obtenir une place de gratte-papier en acceptant le modèle capitaliste coréen avec résignation, cet état d'esprit qui imprégne la série est beaucoup plus flippant que tout le reste. Les acteurs convaincants et crédibles apportent de l'authenticité au projet, les thèmes musicaux limités et rudimentaires deviennent redondants à la longue et certains procédés filmiques un peu kitsch rappellent les dramas old school à l'instar de la sur-utilisation systématique de petits flash-back dialogués lors des scènes d'émotion. Bref une série quasiment ethnologique qui a de quoi désarçonner quand on a pas les codes culturels pour la décrypter et qui fait relativiser sur ce que c'est que la pression au boulot.