Misfits, c’est un peu comme si tu balançais un éclair magique sur des jeunes délinquants et que, plutôt que de devenir des super-héros modèles, ils finissaient par foutre encore plus de bordel qu’avant. Imagine un mélange entre une série de super-pouvoirs et un reality show de télé-réalité britannique où chaque personnage est plus cinglé que le précédent. Loin des justiciers en collant flashy, Misfits te plonge dans un univers où les pouvoirs sont aussi imprévisibles que les personnages, et où sauver le monde n’a jamais été aussi loin de leurs préoccupations.
L’histoire démarre quand un groupe de jeunes assignés à des travaux d'intérêt général se retrouve frappé par une étrange tempête qui leur donne des pouvoirs complètement déjantés. Mais ne t'attends pas à des super-pouvoirs stylés façon Avengers ou Justice League. Non, ici, on a des trucs bien plus bizarres : Nathan, le clown insolent du groupe, découvre qu’il est immortel (ce qui l’arrange, vu son talent pour faire des conneries), Kelly peut entendre les pensées des autres (ce qui est à la fois hilarant et infernal), Curtis peut remonter le temps (mais pas forcément au bon moment), et Alisha, elle, déclenche un désir incontrôlable chez quiconque la touche (un pouvoir plus problématique que sexy, en fait).
Ce qui rend Misfits unique, c’est son approche ultra-anti-héros. Oublie la morale et les grandes leçons sur le pouvoir et la responsabilité. Ici, on te balance des jeunes complètement paumés, qui n’ont aucune idée de quoi faire avec leurs capacités et qui, souvent, les utilisent pour des raisons totalement égoïstes (ou pour encore plus foutre la pagaille). Ces personnages sont tout sauf des modèles de vertu, et c’est précisément ce qui les rend si attachants. Leur côté brut de décoffrage, mêlé à un humour caustique, fait d’eux des héros malgré eux, même s’ils passent plus de temps à essayer de se sortir des galères qu’ils créent eux-mêmes.
Le personnage de Nathan, joué par Robert Sheehan, est sans doute l’un des piliers de la série. Son insolence, son humour ravageur et son absence totale de filtre transforment chaque réplique en punchline mémorable. Il est l’incarnation parfaite du "je-m’en-foutisme" avec une pointe d’autodestruction, et c’est un régal de le voir se démener avec son pouvoir d’immortalité tout en continuant à chercher les embrouilles. Ses interactions avec Kelly, l’une des plus terre-à-terre du groupe malgré ses pouvoirs télépathiques, sont souvent hilarantes et donnent à la série ce côté "banlieue britannique sous ecstasy".
Visuellement, Misfits n’essaie pas de rivaliser avec les grandes productions de super-héros. Et c’est là que réside tout son charme. L'esthétique est crue, presque punk, avec des décors urbains bruts et une ambiance qui te rappelle que ces jeunes sont loin d'être des sauveurs de la société. Leur quotidien se déroule dans des centres de travaux communautaires délabrés, des toits d’immeubles en béton, et des quartiers où la normalité est aussi rare que l’absence de cris. Loin des gratte-ciels futuristes et des laboratoires high-tech, Misfits préfère les coins sombres et sales, où les pouvoirs surgissent de manière imprévisible, comme une bagarre dans un bar.
L’intrigue, quant à elle, est aussi déjantée que ses personnages. Chaque épisode explore les conséquences absurdes de leurs pouvoirs, souvent avec des tournants complètement imprévisibles. Entre les voyages dans le temps qui tournent mal, les gens qui deviennent des stalkers psychopathes après avoir touché Alisha, et des quiproquos qui frisent le ridicule, Misfits s’amuse à casser les codes du genre. Et si tu pensais que leurs pouvoirs allaient les rendre plus sages ou plus responsables, tu risques d’être surpris. Ici, tout dérape, et c’est ce chaos constant qui rend la série si captivante.
L’humour est évidemment l’un des points forts de Misfits. Avec ses dialogues crus, son sarcasme omniprésent et ses situations aussi grotesques que dangereuses, la série te fait osciller entre éclats de rire et moments de tension. Chaque personnage a sa manière bien à lui de faire face à l’absurde, et les punchlines s’enchaînent à un rythme effréné. Loin des répliques solennelles des super-héros classiques, ici, tout est prétexte à se moquer, à dédramatiser, et à balancer des vannes à la volée. Et même dans les moments les plus tendus, tu ne peux pas t’empêcher de sourire devant l’irrévérence totale des protagonistes.
Cependant, Misfits n’est pas sans quelques accrocs. Si la première saison est une bouffée d’air frais avec ses personnages décalés et ses intrigues loufoques, la série perd un peu de son énergie au fil des saisons, notamment après le départ de certains acteurs phares. Le chaos reste, mais l’absence de Nathan se fait sentir, et certaines intrigues peinent à retrouver la fraîcheur des débuts. Cela dit, même dans ses moments les plus faibles, Misfits reste un divertissement de premier ordre, grâce à son ton unique et son approche décomplexée du genre super-héroïque.
En résumé, Misfits est un cocktail explosif de super-pouvoirs, de dialogues tranchants et de personnages aussi tordus qu’attachants. C’est une série qui casse tous les codes du genre, préférant l’absurde, le chaos et l’humour noir aux clichés des héros en collant. Si tu cherches une série où les pouvoirs ne rendent pas les gens meilleurs, mais plus bordéliques, Misfits est fait pour toi. Et n’oublie pas : même avec des super-pouvoirs, on peut toujours faire des conneries.