Je craignais un peu un "sex education" à la française avec de grosses ficelles mal tressées, le tout broyé par le monstre Amazon pour nous livrer un « plan cœur » au passé.
Et bien je dois dire que j'ai été agréablement surpris par cette production française.
Sur le fond, le sexisme ( car c'est le sujet principal ) est particulièrement bien traité. Sans rentrer dans la caricature, tous les sujets sont abordés : la non éducation sexuelle des filles, l'homosexualité (encore condamnable à l'époque) et le patriarcat. Ces sujets sont analysés à travers des mises en situation bien choisies. L'écueil selon moi est que du coup, scénaristiquement, on voit venir les choses assez facilement. On comprend tout de suite que telle ou telle situation sert tel ou tel propos, dénonce tel ou tel comportement. Cela ne nous laisse donc que peu de surprises quand à la narration globale.
Sur la forme, la réalisation est léchée. Nous sommes aisément plongés dans cette ambiance 60's avec une chouette bande originale.
Le montage est dynamique et moderne ce qui fait que les épisodes sont bien rythmés et accrochent facilement le spectateur.
Les casting est plutôt inégal. Je le diviserai en deux catégories : les vieux et les jeunes.
Concernant les vieux : quelle joie de retrouver François Rollin, parfait dans son rôle de directeur plein de bonne volonté mais un peu dépassé par les évènements. Plaisir également de retrouver Gérald Laroche, parfait dans son rôle de professeur de latin rétrograde mais qui reste attachant.
Le reste du casting est sympathique sans être exceptionnel. Ils font bien le boulot.
Concernant les jeunes, je dirai que c'est un peu plus compliqué. Globalement les personnages principaux sont justes, même si parfois on aimerai un peu plus d'intensité dans leur jeu. En revanche j'ai trouvé les personnages secondaires assez faibles. Ces jeunes acteurs n'ont que peu de relief et le scénario ne leur donne pas tellement l'occasion de dévoiler leur palette de jeu, c'est dommage !
Conclusion, ça se regarde bien et ça a le mérite de traiter un grand sujet sans tomber dans le cliché et la surenchère militante. Il n'y a pas les "méchants garçons" et les "pauvres filles" ce qui rend l'ensemble assez équilibré.