Mobile Suit Gundam SEED, diffusée sur TBS en 2002, c’est un peu comme si quelqu’un avait pris des robots géants, des conflits galactiques, et des pilotes adolescents pleins d’hormones, puis avait tout mixé dans un blender émotionnel à vitesse maximale. Le résultat ? Un space-opéra où les explosions de mechas rivalisent avec les explosions de dilemmes moraux, et où les rivalités entre pilotes sont aussi intenses que les batailles interstellaires. Entre trahisons, amitiés brisées, et questions existentielles à la pelle, la série nous plonge dans un univers où chaque tir de laser est une métaphore de la condition humaine.
L’histoire commence par une bonne vieille guerre entre deux factions : d’un côté, les Naturals (humains normaux qui vivent sur Terre), et de l’autre, les Coordinators (humains génétiquement modifiés, plus intelligents, plus forts, bref, version 2.0). Ces derniers ont décidé de s’installer dans l’espace parce que, bien sûr, pourquoi se contenter de la Terre quand on peut avoir des colonies spatiales super stylées ? Mais les tensions entre ces deux groupes atteignent leur paroxysme avec des conflits armés, et là, c’est le moment où les gigantesques Mobile Suits, des robots de combat imposants, entrent en scène pour régler leurs comptes à coups de blasters géants.
Au milieu de ce joyeux bazar, on retrouve notre héros, Kira Yamato, un jeune étudiant qui, sans vraiment le vouloir, se retrouve aux commandes du tout dernier modèle de Gundam, le Strike. Et là, la série commence véritablement : Kira, malgré son pacifisme et sa volonté de ne pas faire de mal à quiconque, est jeté dans une guerre où il va devoir affronter son ancien meilleur ami, Athrun Zala, qui, surprise, combat pour le camp opposé. C’est comme une rupture amicale, mais avec des mechas géants qui se tirent dessus au lieu d’échanger des textos passifs-agressifs.
La série se distingue par ses batailles spectaculaires entre robots. Chaque affrontement est une chorégraphie de destruction, avec des explosions à gogo, des tirs de laser qui déchirent l’espace, et des Mobile Suits qui se battent avec une agilité déconcertante pour leur taille. Les designs des mechas sont ultra-stylisés, avec des armes et des gadgets dignes des rêves les plus fous d’un adolescent passionné de science-fiction. Mais derrière ces combats se cache un lourd fardeau émotionnel pour les pilotes, qui, entre deux explosions, se demandent toujours s’ils sont du bon côté de l’histoire.
Parce que oui, Mobile Suit Gundam SEED, ce n’est pas juste des robots qui se tapent dessus. C’est aussi une série qui adore poser des questions existentielles à ses personnages (et à son public). Kira se débat constamment avec la culpabilité d’avoir à tuer pour survivre, tout en se demandant ce que signifie véritablement être humain. Les rivalités amicales se transforment en tragédies shakespeariennes, et chaque personnage a droit à son petit moment de remise en question entre deux batailles. Si vous pensiez que piloter un robot géant vous donnerait la vie facile, détrompez-vous : ici, c’est un ticket direct pour une thérapie de groupe géante avec des missiles à la place des Kleenex.
Athrun, quant à lui, est le reflet de Kira dans le camp adverse. Ils partagent une amitié brisée par la guerre, et la série passe beaucoup de temps à explorer cette relation. À chaque bataille entre eux, on sent le poids de leur passé commun, et cela ajoute une couche émotionnelle qui transforme ces duels en quelque chose de bien plus profond que des simples coups de laser. Les "Je t'aime, moi non plus" entre Kira et Athrun sont presque dignes d'une tragédie grecque… si les Grecs avaient eu des robots géants pour régler leurs problèmes.
Mais tout n’est pas parfait dans Gundam SEED. L’un des reproches qu’on peut faire à la série, c’est qu’elle adore les discours. Les personnages, surtout Kira, ont tendance à se lancer dans de longues tirades philosophiques en pleine bataille, comme si réfléchir à la paix universelle pendant qu’on évite des missiles était une habitude normale. Cela peut parfois ralentir le rythme de la série, surtout quand tout ce qu’on veut, c’est voir des robots exploser dans l’espace.
Visuellement, la série est impressionnante, surtout pour l’époque. Les scènes de combat sont dynamiques, les environnements spatiaux sont grandioses, et les designs des Mobile Suits sont suffisamment variés pour éviter toute lassitude visuelle. Chaque mecha a son propre style, ses armes uniques, et ses moments de gloire, ce qui fait que les batailles ne se ressemblent jamais tout à fait. Mais en dehors des combats, la série sait aussi être contemplative, avec des moments de calme où l’on peut admirer les décors futuristes ou les panoramas spatiaux.
L’un des points forts de Mobile Suit Gundam SEED, c’est la richesse de son univers. Les intrigues politiques, les alliances changeantes et les manipulations en coulisse ajoutent une profondeur bienvenue à ce qui aurait pu n’être qu’une simple série de baston entre robots. Chaque camp a ses propres motivations, et la série ne se contente pas de présenter les Naturals comme les "gentils" et les Coordinators comme les "méchants". Les deux côtés ont leurs raisons, et cette ambiguïté morale donne à la série un relief intéressant.
En résumé, Mobile Suit Gundam SEED est une série qui, sous ses airs de space-opéra explosif, cache un cœur beaucoup plus introspectif. Les batailles de mechas sont spectaculaires, mais ce sont les dilemmes moraux des personnages, leurs amitiés brisées et leurs questionnements existentiels qui donnent à la série toute sa profondeur. Si vous aimez les histoires où les robots géants ne se contentent pas de casser des trucs, mais se posent aussi des questions sur la nature de l’humanité, alors vous trouverez dans Gundam SEED un mélange fascinant d’action et de réflexion. Juste, préparez-vous à quelques discours existentiels entre deux explosions.