Incompréhensible
On se demande en regardant cette série pourquoi celle-ci s'éloigne à ce point de l'esprit des deux première séries Gundam. Cette suite directe du brillant Zéta Gundam -qui se présentait comme une...
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le 26 oct. 2014
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Imaginez : vous créez une série qui montre sans concessions la guerre, à propos d’adolescents obligés de se battre dans une guerre décidée par une élite qui ignorent jusqu’à leur existence, le tout dans un univers aussi travaillé que crédible. Puis (sous la pression de vos producteurs) vous réalisez une suite, dont le final conduit au massacre des personnages, parfois très jeunes, et la folie du personnage principal. Cette série se termine par le commencement d’un nouveau conflit appelant donc une troisième série. Mais quand elle arrive, celle-ci se révèle être une série comique…
Si c’est ce que vous avez fait, alors soit vous êtes Yoshiyuki Tomino et… bah, je suis honoré que vous vous intéressiez à mes critiques… soit vous êtes bizarre dans vos choix scénaristiques. Les deux en fait…
Oui, Mobile Suit Gundam ZZ, suite très attendue de Mobile Suit Zeta Gundam a déconcerté ses fans par sa première approche plus légère quand ça n’est pas du comique pur et simple.
Sortie entre le 1er mars 1986 (soit une semaine après Zeta) et le 31 janvier 1987, ZZ rend aujourd’hui encore les fans de Gundam perplexes. Entre une première partie comique, une seconde d’une grande noirceur puis une troisième plus équilibrée, beaucoup de spectateurs se sont étonnés, voire ont été hostiles, à ce changement presque radical de ton par rapport à Zeta… ainsi que dans la série elle-même.
Aujourd’hui souffrant d’une réputation mitigée, considéré comme étant une des moins bonnes séries Gundam et la moins bonne dirigée par Tomino, essayons de voir ce qu’il en est.
Attention, de gros spoils de Zeta parsèmeront la critique, notamment au début, car nécessaires pour la compréhension.
Avant-propos : j’ai regardé la série avec des sous-titres en anglais, qui bien que plus professionnels que ceux de Zeta, restent dans une langue qui n’est pas la mienne. Par exemple, le terme « junker », à part le président de la Commission Européenne ou un titre de noble d’origine prussienne, j’ai dû déduire « pilleur d’épave », « récupérateur de décharge » ou « ferrailleur peu scrupuleux »… Mais sûrement que d’autre subtilités m’ont échappé. Vous voilà prévenus.
La série commence au début de l’année 88 du Calendrier Universel, peu de temps après l’opération Maelstrom, qui voit la fin de ce qu’on appelle maintenant le Conflit de Gryps mais aussi le début d’une nouvelle guerre face à Axis, conduite par la charismatique Haman Karn, bien décidée à ressusciter Zeon. Le premier épisode est en réalité un long résumé des deux premières séries, pour bien faire comprendre le lien entre Zeta et ZZ, presque une saison deux. On peut donc aussi dire que sur 47 épisodes, il y en a véritablement que 46.
Sur Shangri-La, première colonie spatiale jamais construite, sévit dans les quartiers défavorisés un groupe de jeunes ferrailleurs délinquants, mené par Beecha et Judau. Ils récupèrent une capsule de sauvetage de MS dans l’espoir de la vendre au plus offrant. Mais à l’intérieur, Yazan Gable, un des rares Titans survivants, apprend que l’Argama est entré dans la colonie afin d’être réparé. Le Titan va alors proposer aux ferrailleurs de l’aider à s’emparer du Zeta Gundam, en échange d’une grande somme d’argent.
Durant l’opération, ils prennent la jeune Fa en otage, mais quand Judau découvre un Kamille plongé dans un état catatonique, il se refuse de le signaler à Yazan. Étrangement, Kamille réagit à la présence du jeune ferrailleur et lui montre une vision du Zeta.
Mais quand il s’avère que Yazan est prêt à tuer pour s’emparer du Zeta, Judau décide de n’écouter que son courage, s’empare du Gundam et repousse l’ancien Titan qui s’enfuit. Mais bien que Judau soit obligé de quitter le MS, il se jure de le voler afin de le vendre avec pour objectif de payer les meilleures écoles à sa petite sœur. De son côté, Bright, persuadé d’avoir trouvé de nouveaux Newtypes en la présence du gang essaye de les recruter, d’autant plus qu’un premier vaisseau d’Axis entre dans Shangri-La…
Alors… où commencer ? N’ignorons pas l’éléphant dans la pièce et parlons donc de ce qui a tant déboussolé les fans hier et aujourd’hui encore : l’humour de la première partie. Comment dire ? Il y avait déjà des signes dans les premiers épisodes, notamment quand le gang de ferrailleurs attaque l’A.E.U.G. à coup d’oranges. Bon, c’est pour montrer qu’il ne s’agit que d’un groupe de jeunes inoffensif malgré le fait que ce soit des délinquants mais… l’épisode 5 est par exemple insupportable à regarder tellement l’humour vient juste de nulle part. On est dans une série Gundam, la précédente s’est terminée très mal… alors tout de suite, sans presque de transition, voir Bright obligé de courir après un poulet qui s’est échappé d’une cage… euh…
Quand on pense à série de SF sérieuse avec des moments drôles, on pense à Star Trek qui possédait dès sa première série des épisodes d’un ton plus humoristique que les autres. Eh ! Le film Star Trek IV est une comédie et reste un des épisodes filmiques favoris des fans ! Mais parce que son humour était mieux travaillé, en phase avec l’univers et tranche moins après l’épisode 3, qui bien que possédant des scènes tragiques restait plus optimiste que le 2. Comment j’en suis arrivé à parler de Star Trek IV dans une critique consacrée à Gundam, moi ? Enfin, pour vous dire qu’avoir de l’humour dans Gundam n’est pas un problème (la première série et Zeta en possédait aussi) mais plutôt son exécution…
Prenons l’épisode 5 dont je vous parlais juste avant. Goemon, personnage de Spacenoïde qui soutient Axis n’est vraiment pas un bon antagoniste. D’abord il a un gros « g » sur son bleu de travail puis sa combinaison. Certes, le civil qui devient militaire après avoir été en position de force, qui dans sa vanité n’hésite pas à prendre une école en otage afin de faire venir le Zeta et l’affronter pour montrer que c’est lui le meilleur ; et ce malgré la gêne que ça occasionne dans son propre camp, ouais. Ça peut marcher ! Mais pas comme ça ! Le personnage est trop grotesque, lui et son MS font par moment des bruits de cartoon (!) ! Et il est ridicule, mais pas dans le bon sens du terme. Ce n’est pas le méchant si répugnant qu’on ne peut que le haïr, non là, ça frôle la gêne pour les spectateurs !
A un moment, ses yeux tournent dans tous les sens sans explication et c’est ridicule… son MS, bien qu’ayant un bon design, se mouve de manière ridicule… il se fait avoir par une ruse de la bande de Judau de manière ridicule… son combat contre le Zeta est ridicule (en plus de ridiculiser le Zeta) et sa lâcheté est ridicule. Vous ais-je précisé que je trouvais Goemon ridicule ?
Ça veut être drôle et ça aurait pu être drôle… si ça n’avait pas été Gundam ! Merde, le héros qui pilotait le Zeta juste avant Judau perd l’esprit ! Mince quoi !
En parlant de bruit cartoon, ça ne se cantonne pas à Goemon. Plusieurs autres ponctuent la première partie, ainsi que des mouvements certes pas cartoonesques mais… typique d’anime comique. Un personnage qui rougit dans une pose gênée, regard caméra d’ahuri, mouvements d’exaspération exagérés, arrière-plan de fleur sur un fond rose quand Glemy tombe amoureux de Roux… sigh…
En fait ouais, les situations grotesques assez hors de propos sont digne d’anime comique. Quand Judau tente de voler un MS d’Axis, ça se finit par un duel de coups de pieds suspendus dans le vide (dont un frame montre que le chevaleresque adversaire de Judau lui donne un coup dans l’entre-jambe) et bah, c’est purement du anime/manga humoristique. Ensuite, certains mouvements atypiques du MS Judau se traduisent avant tout par son inexpérience à piloter un MS aussi puissant que le Zeta et ne gêne en rien les combats mais parfois on dirait le comique de Gotrenk VS Super Boo à la fin de Dragon Ball, notamment contre Goemon (ridicule). Mais Dragon Ball, c’est une série comique à la base, avant de devenir sérieuse puis de repasser sur un ton humoristique vers la fin. Donc Gotrenk Vs Super Boo, ça marche dans Dragon Ball mais pas ici. Pas Gundam. Comment j’en suis arrivé à parler de Dragon Ball dans une critique consacrée à Gundam, moi ?
Voilà pourquoi cette ambiance légère ponctuée de quelques gags dans la première partie est déroutante encore aujourd’hui : c’est la suite de Zeta, si sombre et sans concessions. Certains gags sont lourds (Goemon Bajack, encore lui, qui se fracasse le crâne après un saut de joie, ou fait une plaisanterie graveleuse) d’autre sont amusants (le personnage de Maschymre Cello qui est surpris en pleine fervente prière pour Haman, ainsi que sa réaction d’être découvert) mais tranche trop. Il s’agit de la guerre face à Axis, face au retour redouté de Zeon, contre la redoutable Haman Karn, avec en prime un Yazan toujours vivant et dangereux ! Et lui aussi est ridiculisé. Avec un gag drôle (la bouche d’égout) mais déplacé ! C’est quand même le personnage d’enfoiré sadique qui prend Fa en otage dès le deuxième épisode (premier donc) !
et qui lors du final de Zeta, assassine Katz, l’un des trois gamins de la première série ! C’est presque… irrespectueux pour le personnage de Katz de faire subir de telle bouffonneries à son assassin !
Le meilleur exemple : les réactions de Maschymre Cello face aux problèmes rencontrés par son équipage, bien que parfois drôles, desservent la dangerosité d’Axis, malgré ce que l’on a vu dans Zeta où je rappelle c’était un troisième pouvoirs « courtisé » par les deux factions principales de la série ! Ça ressemble trop à du comique genre Ranma ½. Et ne me faite pas dire ce que je n’ai pas dit, j’adore Ranma ½ qui reste un de mes mangas comique favoris. Mais au risque de me répéter, je regarde Gundam ! Pas une œuvre comique de Rumiko Takahashi ! Comment j’en suis arrivé à parler de Ranma ½ dans une critique consacrée à Gundam, moi ?
Ce qui est frustrant, surtout niveau comique, c’est que les intrigues des épisodes ne reposent pas sur la comédie. Ils sont plutôt bons et le suspense est toujours aussi bien ficelé vis-à-vis des deux premières séries mais parasités par les gags hors de propos. Comme si les grandes lignes étaient écrites et qu’on a rajouté de l’humour franchement pas heureux. A titre d’exemple les épisodes sur Shangri-La ne sont pas si mal pensés : le plus chevaleresque des officiers d’Axis, qui veut capturer l’Argama et son Zeta, qui doit penser aussi à ne pas impliquer les civils dans l’optique de montrer qu’Axis est de leur côté, c’est vraiment bon. Dommage que cette ambiance trop comique nous empêche d’apprécier.
Concrètement, je pense que si cette ambiance un peu plus légère s’était seulement contentée de rester sur la bande de joyeux drilles de Judau et un peu plus atténuée peut-être que ZZ aurait meilleure réputation parmi les fans. J’en veux pour preuve la troisième partie.
Tiens, puisque que je vous parle de Judau et sa bande, autant parler des personnages.
Evacuons les mauvaises herbes, c’est-à-dire les deux/trois premiers méchants.
D’abord Maschymre Cello, qui n’est pas si mauvais. Son côté chevalier servant qui boit les paroles d’Haman, tourne parfois au ridicule, notamment quand il est en pamoison devant la gent féminine, redoutable (Haman) ou plus douce (Fa). Avec sa rose et même son look, il ressemble presque un Aphrodite des Poissons en plus viril. Cependant, son sens de l’honneur est rafraîchissant à voir parmi les méchants estampillés Gundam et semble réellement croire au bénéfice que Zeon peut apporter au monde, donnant donc un personnage assez nuancé. Mais bon sang, les flashbacks sur ses discussions avec Haman qui semblent sortir d’un rêve, ça devient risible. Et je suis sûr que c’était pensé pour… mais on rit jaune de la série plus qu’avec la série.
L’autre grande méchante qui apparaît au début est Chara, qui n’est pas intéressante. Envoyée par Haman vérifier le travail de Maschymre, elle finit par le remplacer sur l’Endra. Mais les batailles en MS tendent à la faire vibrer, voire excitée (dans le sens sexuel du terme… sigh) voire devenir folle. Elle est parfois gamine (et sans explications, sans même d’indices comme pour Rosemary dans Zeta) et c’est insupportable. Là où Maschymre est représenté par la synecdoque d’une rose vernie offerte par Haman, Chara est représentée par… sa poitrine généreuse… erm… Ouais, le running gag sur ses nichons est plutôt lourd (jeu de mot involontaire).
Entre elle et le Lancelot du pauvre, avec leurs personnalités excessives et leurs looks de mauvais goût, ils me font penser à Jessie et James de la Team Rocket, dans la série Pokémon sortie 11 ans plus tard. Mais Pokémon est une série comique ! Même les jeux-vidéos dont la série est dérivée ont un aspect comédie. Pas Gundam ! Comment j’en suis arrivé à parler de Pokémon dans une cri… oh et puis vous avez compris !
Ces deux-là reviendront dans la troisième partie de la série, en plus sombre, apparemment soumis à des expériences pour renforcer leurs talents de Newtypes (j’ignore s’il s’agit de Cyber-Newtype pour ce cas-là) voire d’hypnotisme en ce qui concerne Chara.
Mais bon quand elle mourra, elle se dépoitraillera en signe de défi, donc…
Le dernier de cette brochette d’abru… de méchant pas terrible est Gotton, subordonné de Maschymre puis de Chara. C’est un peu avec ses deux larbins le méchant un peu crétin et pataud qui est persuadé d’échouer dans ses entreprises parce qu’il est entouré d’idiots alors qu’il a sa part de responsabilités (aucune référence à la politique actuelle, je vous prie).
Sa mort, après qu’il eut tenté de piéger un transport civil avec une bombe, est le premier signe de la transition de la série dans une phase plus dramatique.
Toujours dans la première partie, intervient un autre personnage d’Axis, qui déjà redonne espoir : Glemy Toto (aucun commentaire sur son nom de famille, je vous prie). Jeune premier un peu fleur bleue, c’est un personnage qui subit une certaine évolution. D’abord un jeune naïf assez proche de Maschymre niveau caractère quoique plus entreprenant, il prendra assez rapidement (peut être trop rapidement) du galon. Mais ses échecs, tant sur le plan martial qu’amoureux, le conduiront à devenir de plus en plus sournois,
jusqu’à même vouloir doubler et trahir Haman afin de s’emparer de Zeon.
On a d’abord peine à croire qu’il soit dangereux. Il se fait avoir deux fois par la pilote de l’A.E.U.G. Roux Louka, dont il tombera amoureux.
Plus tard, il enlèvera la jeune sœur de Judau et tentera d’en faire une lady de Zeon, ce qui fera de lui le pire ennemi du principal protagoniste de la série...
Mais même avec ça, on se dit qu’il n’est qu’un adversaire un peu plus compétent mais toujours trop romantique. Mais quand on apprend qu’il créait en secret des clones de Cyber-Newtype, son personnage devient d’un coup plus intéressant qu’on ne pourrait d’abord le penser. La scène où il révèle son plan à un de ses rivaux, qui montre son mépris de la vie humaine et un charisme jusqu’à maintenant inconnu est captivante et marque un véritable tournant dans le personnage. Il va même jusqu’à faire planer le doute sur ses origines. Il se pourrait qu’il possède du sang Zabi, le rendant donc plus légitime qu’Haman.
A la fin, son ambition de régner sur Neo Zeon, devient autant une menace pour Haman que l’A.E.U.G.
Il tentera de commettre un coup d’Etat et la bataille finale de la série commence par ses forces armées contre celles d’Haman.
Ensuite, vient Haman Karn. Elle n’a pas changé par rapport à Zeta : une Newtype d’une intelligence redoutable, qui fera tout son possible pour faire de son pantin Mineva Zabi la maîtresse de l’humanité. Cependant, elle semble souffrir de la trahison de Char et de son absence. Aussi, elle est effrayée à l’idée d’échouer à la mission qu’elle s’est donnée, ce qui la rend plus redoutable. Sa rencontre avec Judau la bouleversera et une étrange relation va naître entre les deux ennemis. Après avoir pris peur des facultés de Newtype de Judau, qu’elle prendra pour celles de Char, Haman tentera de le séduire ou de le convaincre par des discours bien ficelées de la rejoindre dans sa lutte pour prendre contrôle du genre humain. Elle n’hésitera pas à se mettre en danger pour le rencontrer.
Toujours aussi bonne stratège,
malgré une force armée peu nombreuse, Haman réussit à arracher plusieurs concessions à la Fédération, notamment la reprise de contrôle de Side 3 et donc la formation de Neo Zeon
même la comédie de la première partie l’épargnera. Bien que montrée comme une figure tragique, exilée loin de la Terre après la guerre d’Un an auquel elle n’avait pas participé et forcée de vivre sept ans dans la ceinture d’astéroïde, la série refuse toute complaisance envers elle.
Pour punir l’A.E.U.G. et Karaba de continuer la lutte malgré le traité lui permettant de reprendre Side 3 (ainsi que pour marquer les esprits) elle rase Dublin et sa population en y expédiant un Cylindre O’Neill dans un épisode aussi intense que dramatique.
Tragique certes, mais cruelle dans sa détermination.
Bon, on a seulement deux méchants qui vaillent le coup et l’un vient directement de Zeta. Mais heureusement, coté gentils, c’est bien meilleur.
On a toujours les membres de l’équipage de l’Argama, mineurs comme majeurs (du moins, ce qui en reste). Bright, toujours capitaine, doit faire face tout au long de la série aux attaques d’Axis, à la juvénilité de la bande de Judau, mais aussi à la lâcheté d’une Fédération affaiblie lors du Conflit de Gryps. Une scène où il rencontre plusieurs pontes politiques et militaires après un traité de paix est typique de ceci : Bright voulant continuer la guerre car il sait qu’Haman ne s’arrêtera pas là, c’est lui qu’on accusera d’être un pourvoyeur de guerre, voulant faire plus de victimes. Il souffre aussi d’un long isolement militaire et ne pourra revoir sa femme et ses enfants tant que le conflit continuera. C’est dommage que la première partie le ridiculise quelquefois…
Fa reste pilote, notamment pour le Zeta quand Judau n’est pas là pour le piloter. Mais sa principale priorité reste Kamille. Elle quittera l’Argama au début de la série pour rester à ses côtés. L’état de Kamille s’améliore au fil de la série. Il passe de légume à capable de se déplacer et de communiquer via la pensée. Dans un épisode, il guidera les pilotes de l’Argama, leur sauvant sans aucun doute la vie. Mais son état presque hors du monde ne l’empêchera pas d’être affecté par les horreurs de cette guerre. Peu présent mais assurément essentiel.
L’opérateur Torres et le mécanicien Astonaige prenne plus d’importance notamment via leur relation avec les jeunes délinquants, dont ils se méfient avant de s’attacher à eux.
Sinon, alors qu’Amuro et Char brillent par leur absence, Hayato, toujours chef de Karaba, intervient pour prêter main forte à l’équipage de l’Argama.
Malheureusement, il mourra vainement lors de la bataille de Dublin, n’ayant pu que sauver qu’une poignée de citadin. Putaaiiiin !
Enfin viens les héros de ZZ. Judau et sa bande de voyous au grand cœur.
Judau est un gamin des rues ayant grandi dans la délinquance, notamment pour trouver de quoi vivre à Leina, sa petite sœur qu’il adore. La fratrie, obligée de se débrouiller seule, surtout quand leurs parents décident de quitter Shangri-La pour trouver du travail, une authentique relation fraternelle lie Judau à Leina, bien qu’elle lui reproche sa vie de délinquant. Puissant Newtype, Judau est tout de suite repéré par Bright. D’abord réticent à participer à la vie militaire, il ne reste à bord de l’Argama que parce que Leina considère que c’est déjà bien mieux pour lui qu’être un criminel. Cela dit, quand Leina se fait enlever par Glemy et qu’il assiste aux crimes de guerre de Zeon, il accepte de combattre Axis mais sans pour autant se considérer comme un membre de la Fédération, ni de l’A.E.U.G. Il sera le plus redoutable pilote de l’équipe une fois le Double Zeta (ou ZZ) en mains. Ce Zeta Gundam amélioré sera aussi la cible principale de Neo Zeon…
Malgré un passif différent d’Amuro et Kamille (tous deux fils d’ingénieurs n’ayant pas grandi dans le besoin), Judau reste un digne « héros Gundam ». Aussi énergique et arrogant soit-il, il est le protagoniste qui peut-être crache le plus sa haine envers la guerre. Là où Kamille n’avait d’autres choix que de mettre à mort ses adversaires en MS, là où Amuro se persuadera un moment de n’être bon qu’à ça, plusieurs fois Judau se mettra en danger pour proposer la reddition à ses ennemis. C’est un personnage empathique, particulièrement gentil, ce qui sera la principale raison de l’attachement qu’aura Ple pour lui. Il pleurera à la fin de certaines batailles, surtout celles qui ne seront qu’un gâchis de vies humaines
et ira jusqu’à sauver Haman et Mineva de débris mortels, voire proposera à Haman de la sauver quand il l’aura vaincue.
Pas aussi bon en mécanique qu’Amuro (qui réussissait à combler et trouver les lacunes de son MS) ou que Kamille (qui créera les plans du Zeta), il compense par son expérience de la rue, ce qui lui permet d’improviser en pleine bataille. Ainsi, il se sortira de situations délicates sans MS.
Il est cependant aidé par sa bande et sa petite sœur. Leina est un peu la voix de la raison et le moteur de Judau.
Son enlèvement puis sa mort apparente marqueront énormément son frère. Heureusement, Sayla Mass la sauvera à temps et elle finira par communiquer de nouveau avec Judau pour l’aider dans ses batailles.
Viens ensuite la bande. Iino, meilleur ami de Judau est le plus responsable et diplomate de tous. C’est le premier à pleinement accepter son rôle à bord de l’Argama, contrairement à Hondo, le mécanicien et Beecha, la tête brûlée et plus ou moins leader du groupe. D’abord persuadé qu’Axis sera le gagnant de la guerre, ces deux-là trahiront l’Argama pour rejoindre la faction ennemie. Mais comprenant la nature dictatoriale de cette dernière, ils rejoindront de nouveau l’A.E.U.G. sans pour autant éviter une courte case prison.
Vient Elle, seule femme du groupe. Elle aussi un peu plus raisonnable, elle est le ciment qui lie la bande. A titre d’exemple, elle enguirlandera Judau quand il traitera Hondo et Beecha de traîtres (ce qui est tout de même vrai). Elle est cependant comme une confidente pour Judau et les autres membres du gang. Aussi pleine de vie que talentueuse pour le pilotage (elle héritera du Mark II), c’est le genre de personnage à utiliser un lance missile sans hésitation quand la situation l’exigera.
Se rajoute Roux Louka, talentueuse pilote de La Vie en Rose qui rejoindra l’Argama en manque de personnel. Débrouillarde, rusée et quasiment aussi douée que Judau pour le pilotage et malgré une rivalité avec Elle, elle sera un membre primordial pour la réussite de la guerre. Glemy en tombera amoureux pour justement toutes ces qualités.
Tous ensemble ils formeront « l’Equipe Gundam » escouade d’élite de MS ou de modules d’aides. Ils apprendront à la dure leurs faiblesses comme leurs qualités.
Et enfin l’étrange Ple (ou Puru, ou Pulu). Fougueuse petite fille dans les onze ans, Newtype améliorée artificiellement par Axis, son immense empathie résonnera avec celle de Judau et elle se mettra en quête de devenir sa petite sœur et ira jusqu’à rejoindre l’A.E.U.G. pour ça (d’ailleurs, qu’une petite fille soit transformée en une machine à tuer sera une des raisons pour lesquelles Judau ressentira de la haine pour Zeon).
D’abord en conflit avec Leina, on comprendra qu’ayant toujours été seule, elle est mentalement en détresse. Sa colère et sa tristesse ne peuvent que nous toucher et les spectateurs ne pourront être que soulagés quand elle acceptera de devenir un membre à part entière de leur famille.
La mort apparente de Leina peu de temps après l’affectera et elle aidera du mieux qu’elle peut Judau à surmonter cette épreuve.
Malheureusement, Glemy l’avait clonée en prévision de sa mort. Cette nouvelle Newtype améliorée, Ple Two, n’aura que de la haine envers Judau.
Ple et son clone s’affronteront dans les ruines de Dublin dans un combat quasi fraternel et l’originale périra sous les coups de son clone. Mais son esprit restera vivant notamment pour convaincre Ple Two que Judau est sa seule chance de vivre normalement…
Comme vous pouvez le voir, ces personnages (mise à part Chara et Maschymre) ne viennent pas vraiment d’une série comique. Tomino reste Tomino (condamnation de la guerre, gifles à gogo quoique moins que dans Zeta) et cette série qui nous raconte la guerre contre Neo Zeon, malgré un sérieux handicap au début, reste bien écrite.
D’abord, saluons l’originalité qu’est la bande de ferrailleurs. Leur humour de « gosse des rues jemenfoustiste » qui est contrebalancé avec la petite sœur plus responsable est plutôt sympa et pas désagréable. Ce sont des gavroches de l’espace au sens de l’honneur, chose assez inédite jusque-là dans Gundam.
Ils permettent à Tomino de montrer quelque chose d’à peine esquissé avant, si ce n’est jamais : que les inégalités sociales restent non seulement de mise dans le futur mais rien n’est fait pour aider les enfants/ado en difficultés, réduis à voler en bande pour s’en sortir. Non seulement cela n’aide en rien à améliorer le blason de la Fédération à nos yeux, mais en plus sert les desseins de Haman et Axis, ravis de pouvoir récupérer une jeunesse désœuvrée.
On pourrait reprocher à la série de romantiser ce côté « irréguliers de Baker Street » cette bandes de gamins voleurs au grands cœurs solidaires avec leur quartier insalubre où tout le monde connait tout le monde ; alors que les deux séries précédentes avaient tous fait pour éviter toute forme de romantisation. Attention, je ne demande pas non plus un décalque des jeunes voyous ultraviolents d’Akira non plus… mais faut avouer, que ça aurait été plus dans la ligné de ce qu’on avait vu jusqu’à maintenant. Mais le look de Judau me fait penser à celui de Kaneda dans Akira justement…
Ensuite il est vrai qu’ils sont attachants et surtout ils auront beau ne jamais l’admettre, chacun prend soin de l’autre, autre nouveauté par rapport aux autres séries Gundam. Amuro avait beau avoir quelques têtes connues autour de lui, Kamille avait beau retrouver Fa au bout de quelque épisodes, Judau et sa bande sont presque un équipage dans l’équipage. Roux aura même du mal à s’y intégrer et fera bande à part pendant un temps. Cette Equipe Gundam est une des pierres angulaires de la série. On suit leurs joies et leurs peines, aucun n’est un doublon de l’autre, Judau et Roux sont les as mais Beecha et Elle ne sont jamais montré comme incompétents. Leur relation est sincère et ça se ressent.
Ce n’est pas étonnant que cette joyeuse bande deviendra finalement un équipage à part entière dans le Nahel Argama (version améliorée de l’Argama) pour une mission quasi suicidaire. En réalité, si j’ai plutôt bien tenu cette première partie trop décalée, c’est juste parce j’appréciais ce gang et je voulais savoir s’il s’en sortait, notamment durant la deuxième partie. Je pense que si on ne s’attache pas à cette bande, alors on ne pourra pas aimer ZZ.
La première partie a des qualités autres, hein. Quelques détails bienvenus sur l’univers, comme le fait que les épaves de vaisseaux ou de MS de la guerre d’Un an semblent avoir de la valeur pour les collectionneurs, par exemple. La religion, aspect absent dans les autres séries, nous est présenté sur Moon Moon, une colonie abandonnée dont l’éveille de ses habitants au rang de Newtype a créé une spiritualité pacifique (c’est juste que c’est mal exploité). Elle est aussi présente dans les épisodes africains, notamment avec un exemple de l’appel à la prière musulman. A nous de deviner quel est le traitement de la religion dans cet univers, une chose est sûre, elle est peu connue des Spacenoïdes. Les méchants d’Axis de cette partie ont beau ne pas être terribles, on sent cependant que la bataille finale de Zeta était une victoire à la Pyrrhus pour l’A.E.U.G. et surtout l’Argama qui essaye avant tout de se réparer sur La Vie En Rose puis de sauver Leina. On sent qu’Axis part avec un immense avantage.
La deuxième partie est aussi l’occasion pour Tomino de nous montrer une nouvelle fois les horreurs de la guerre. On nous fait bien comprendre que Zeta n’était qu’un « simple » conflit. Quand la guerre démarre pour de bon dans ZZ elle ne fait pas semblant et jamais l’Argama n’a autant été en danger, mis à rude épreuve. C’est une véritable guerre sur trois fronts qui se joue.
La Fédération, dont la capitale est rapidement envahie, collabore avec Neo Zeon, lui laisse Side 3 et ne fait rien quand l’ennemi lâche une colonie sur Dublin.
L’A.E.U.G./Karaba continue la guerre et n’hésite pas à souligner la trahison de la Fédération.
L’épisode 25 est par exemple mortifère (d’autant plus qu’on sait que 20 épisodes plus tôt on suivait avec accablement les bouffonneries ridicules de Goemon mais je ne vais pas revenir dessus). Tous les épisodes sur Dakar occupé sont d’une grande tension et le point d’orgue n’est d’autre que la bataille de Dublin.
qui est pour rappel rasée alors qu’une poignée de civils ont été sauvés.
On sent l’impact Hiroshima/Nagasaki dans ces épisodes (Tomino n’avait que quatre ans lorsque les bombes sont tombées)
et la mort subite d’Hayato puis celle de Ple ne font qu’enfoncer le clou.
Quand l’Argama rend hommage aux victimes une pluie noire tombe, une pluie qui représente toutes les âmes de ceux tombés lors la destruction de Dublin, innocents, amis et ennemis. Sans oublier Kamille pas encore totalement remis qui s’effondre devant le résultat de ce charnier. C’est juste macabre.
Enfin cette partie permet à Tomino d’encore mieux montrer sa vision peu reluisante du futur avec une dualité Afrique/Europe, vue sur un prisme colonialiste. De nouveau, on nous montre que ce monde est tous sauf utopique et ce, avant même l’arrivée de Zeon sur l’échiquier politique. Ainsi, les forces occidentales d’Afrique, plus précisément européennes et surnommées « français » par les locaux, habitent dans les sous-sols des villes, véritable paradis bien plus évolué que la surface. Une sorte de Metropolis à l’envers. Et quand une bataille se déclare (notamment via des forces indépendantistes), ce n’est pas le sous-sol qui est rasé… Dakar, capitale (du moins législative) de la Fédération, entité suffisamment puissante pour créer des colonies et flottes spatiales, n’est en rien bénéfique pour les locaux, quasiment mis de côté. Et évidemment, cela engendre des populations africaines qui soit jouent sur les deux tableaux pour soutirer de l’argent, soit alors fondent des groupuscules indépendantistes (au grand plaisir de Zeon). Et alors que l’Afrique semble plus desséchée que jamais, l’Europe continentale a été recouverte de jungle.
Maintenant que j’y pense, les inégalités sociales sont un peu le thème principal de ZZ ainsi que la lutte des classes qui va avec. Sans parler des épisodes africains, Judau et sa bande vivent sur Shangri-La, plus vieille colonie spatiale qui possède de grands centres urbains qui s’accaparent une immense partie du cylindre, mais dont beaucoup sont défavorisés. La décharge est aussi énorme (suffisamment pour cacher un temps l’Argama ou pour que Judau et Maschymre s’y battent). Ce qui laisse très peu de zones vertes/naturelles contrairement à ce qu’on avait vu jusqu’à maintenant et ces zones sont avant tout habitées par les élites dans de superbes maisons/manoirs. Malgré la seconde chance pour l’humanité que de pouvoir créer de nouvel espace de vie, celle-ci réussit à les polluer.
Toujours dans cette optique sociale, la troisième partie nous fait suivre une confrontation de mineurs de Side 3 face à la réinstallation de Neo Zeon ou des épisodes se passant sur une colonie qui après la guerre d’Un an est tombée sous le joug d’un tyran libidineux (sans que la Fédération ne fasse quoi que ce soit, bien entendu).
C’est vraiment étrange que la série Gundam qui parle d’un problème encore aujourd’hui très présent commence ainsi, par de la comédie.
En réalité, j’ignore comment ZZ a été pensée. Les premiers épisodes ont été écrits et réalisés durant la diffusion de Zeta, dont la noirceur avait été un des vecteurs du succès. Et je sais que c’est la mauvaise réception des premiers épisodes qui convaincra Tomino de changer l’ambiance pour une deuxième partie presque plus obscure que Zeta avant d’opter pour une troisième plus optimiste. Je maintien que l’ambiance de cette dernière partie aurait dû être celle de la première (malgré quelques gags lourds comme quand Judau et Iino doivent se travestir en femme pour infiltrer un palais d’inspiration chinoise. Ah ! Tomino l’a fait avant Disney !).
Ce qui donne parfois de très bons épisodes, dignes de Zeta ou de la première série mais parfois des épisodes très moyens quand ce n’est pas tout simplement médiocre (épisode 5 encore une fois).
Et pourtant, techniquement, cette série est à la hauteur de Zeta. L’animation, de même que le chara design est similaire à la précédente série et est donc un point fort de ZZ… (bien que dans sa partie comique, l’animation souffre de manque de framerate afin de créer un essor comique). Les combats perdent peut-être un peu plus de punch mais sont bien plus lisibles que dans les premiers épisodes de Zeta. L’expérience acquise est visible.
Cet univers est toujours plutôt bien détaillé : notamment les Spacenoïdes qui se demandent comment il peut avoir autant de sable ou d’aussi grandes étendues d’eau sur Terre. On n’oublie pas non plus que les anciens modèles de MS sont moins performants technologiquement, les anciens ressentiments qui datent de la guerre d’Un an… bref, aucune paresse de ce côté.
Aussi, les Newtypes deviennent plus puissants que jamais. Au combat une aura les entoure lors d’une intense concentration. Ils peuvent repousser des attaques énergétiques et même communiquer entre eux malgré des millions de kilomètres de séparation. C’est une évolution dans cette représentation de l’évolution.
D’ailleurs, la narration est plus fluide, on suit enfin parfois les pensées des personnages, ce qui rend leurs actions moins surprenantes. Les ellipses sont aussi plus larges (l’équipage de l’Argama qui revient dans l’espace depuis la Norvège au début de l’épisode 37 alors qu’il était encore dans les ruines de Dublin en fin d’épisode 36).
Il y a encore beaucoup à dire alors je vais juste préciser que je plus fan du design du double Zeta, surtout au niveau du bas de la tête, que je trouve plus à mon goût que le Zeta. Mais les Gundams commencent à être de plus en plus massifs. Ils restent impressionnants et redoutables mais on frôle un côté pataud.
D’ailleurs, le fait que le ZZ se créait avec l’amarrage de chasseur autour d’un « cœur » me fait penser au RX-78-2, premier Gundam, qui était aussi composé d’un avion de chasse pour cœur (contrairement au Mark II et au Zeta qui lui par contre se transforme en chasseur). C’est bien, ça créé de la variation dans le robot titre.
Et niveau défauts autre que l’humour omniprésent de la première partie, je pense d’abord à une faute de raccord dans l’animation de la mort d’un personnage, qui se traduit par l’incertitude sur comment il est mort et enfin d’étranges chara designs pour notamment Judau et sa petite sœur. Quand j’ai vu la série, je pensais que Judau avait 16-17 ans, au minimum 15 ans mais non, il en aurait 14 (selon le wiki Gundam). Pareil pour Leina que je croyais quel en avait 13-14 mais encore une fois non, toujours selon le wiki elle en a 10… C’est bizarre. Peut-être évident pour certain, mais ça m’a pas marqué que le frère et la sœur étaient aussi jeunes.
Enfin, passons au final. Et on peut dire que Tomino aime jouer avec nos nerfs. Quand éclate la bataille d’Axis, bataille concernant trois factions (Glemy contre Haman contre le Nahel Argama) on a véritablement peur pour nos héros (si on s’est attaché à eux). Surtout quand on sait le charnier que constituait la fin de Zeta. Mais la fin de cette série Gundam reste sûrement la plus optimiste de celles que j’ai vues.
Ple Two finit par sortir de l’emprise de Glemy et rejoint Judau. Cependant, elle meurt de fatigue en sauvant ce dernier. Glemy accepte la mort quand il comprend que c’est Roux qui le tue. Enfin, Haman et Judau s’affrontent dans un duel à mort où ce dernier l’emporte de justesse grâce à l’intervention des personnages morts dans Zeta comme dans ZZ. Mais quand il propose à Haman de la sauver, celle-ci refuse, précipite sa mort tout en étant contente d’avoir rencontré un aussi « gentil garçon ». Neo Zeon est défait, on découvre que Mineva n’était qu’une doublure (j’ignore cependant si c’était aussi le cas dans Zeta) et enfin la paix est instaurée… et avec un peu de chance la Fédération aura compris la leçon.
Donc pas trop de morts malgré une authentique inquiétude jusqu’au dernier soubresaut de la bataille d’Axis. Les dernières minutes sont même dignes d’une fin pour la saga en elle-même.
Judau part avec Roux sur l’orbite de Jupiter (je n’ai pas compris pourquoi mais c’est peut-être parce qu’il y a un centre pour Newtype) mais retrouve sa petite sœur juste avant, devenue la pupille de Sayla. Enfin sur Terre, Kamille ayant retrouvé toute ses facultés physiques et mentales, est heureux avec Fa.
Bref, « Kill them all Tomino » n’a cette fois pas frappé.
Une fin à contrecourant de Zeta, mais bon… c’est un peu la définition même de ZZ.
En conclusion, quoi dire ? Pourquoi ce comique en première partie, qui parasite non seulement l’intrigue des 19 premiers épisodes mais aussi le reste de la série ? Peut-être car à l’époque, Dragon Ball, toujours dans sa phase comédie, battait tous les records. Ou alors un choix des producteurs. Ou bien Tomino et son équipe avaient besoin de faire de l’humour après Zeta. Ou pensaient-ils que les spectateurs en auraient besoin. Peut-être tout ça à la fois. Tous ce que je sais, c’est qu’il en résulte une série bâtarde, que soit on aime (c’est mon cas) soit on déteste. Un courant de pensée récent parmi les fans de Gundam soutient même que l’on peut regarder la saga sans visionner ZZ… ce qui est totalement absurde, car c’est dans ZZ que l’on assiste à la fin du conflit débuté dans Zeta
ainsi que le rétablissement de Kamille.
Mais certains épisodes sont si bons, la plupart des personnages sont toujours attachants et des images restent marquantes, des moments puissants
comme la destruction de Dublin, notamment, juste glaçante dans ce silence mortuaire alors que s’effondre la colonie
quelques dialogues vraiment réussis (notamment la confrontation finale entre Glemy et Judau, plus une joute verbale sur pourquoi ils combattent et le destin de Ple Two qu’un réel combat). Et la partie comédie s’inscrit dans ce qu’elle raconte dans la lignée de Gundam avec un filtre comique malheureux.
Gundam refera de l’humour dans les séries Super Deformed Gundam, parodie officielle de la licence, toujours produite par Sunrise et qui cette-fois contentera les fans (et un autre public). Mais évidemment, SD Gundam n’a rien à voir à avec la continuité de l’univers mis en place par Tomino, ce qui permet une liberté de ton sans dénaturer quoi que ce soit. Ce qui paradoxalement dessert aussi la série.
A la fin, je dirais que le plus gros défaut de ZZ c’est d’avoir mis trop de temps pour trouver un bon équilibre de ton… et d’être arrivé juste après le succès critique et commerciale qu’est Zeta.
La série en souffre encore aujourd’hui ce qui est dommage. Car j’ai peur que ce dénigrement pour la série nous conduise à l’abandon des personnages y ayant fait leur apparition voire les thèmes et les conséquences présentés.
Créée
le 19 nov. 2021
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