Dans une ville industrielle et côtière du Nord, un homme s’enflamme et se consume littéralement sous les yeux horrifiés et impuissants d’une poignée de témoins. Après le choc, vient l’incompréhension. Comment cet homme a-t-il pu brûler vif en quelques secondes et surtout pourquoi ? S’agit-il d’une immolation, d’un attentat terroriste, ou d’un cas rarissime de combustion spontanée ? Le pire, c’est que cette victime n’est que la première d’une longue série. Voici en quelques mots, la genèse de “Moloch”, la nouvelle claque télévisuelle d’ARTE. Après l’excellent “Dérapages” avec Eric Cantona, la chaîne franco-allemande n’a de cesse d’explorer notre société et mettre à nue ses pires travers et “Moloch” n’est pas en reste. Si dans la forme, la mini-série sort du lot grâce à son flirt avec le fantastique et la puissance visuelle qu’elle dégage - le parti-pris sombre et glaçant de certaines scènes, les embrasements de personnes, la ville et ses différents lieux et décors traversés, parfois à la limite du post-apo etc - c’est dans le fond - et son étude de caractères - que “Moloch” surprend le plus. À travers les parcours tortueux et torturés de ses deux acteurs principaux - une jeune journaliste (Marina Vacht) et un psychiatre (Olivier Gourmet) qui mènent l’enquête - la mini-série puise toute sa force psychologique. À la limite du contemplatif, souvent déroutant, parfois un peu austère pour les fans de séries “Bang Bang”, ce n’est pas “Peaky Blinder”, “Moloch” et ses 6 épisodes de 50 minutes environs, n’en reste pas moins un thriller psychologique tendu, angoissant, voire anxiogène - mettant à nu nos peurs contemporaines - qui nous apportera - à condition d’accepter d’aller au bout - toutes les réponses que l’on peut en attendre et bien plus encore.