Longtemps j'ai cherché une explication aux notes déraisonnablement élevées attribuées à ce drama. Était-ce le retour sur le petit écran de Jeon Ji-Hyeon qui provoquait un émoi si grand qu'il fallait l'estampiller d'un beau 10/10 ? Ou bien le jeu d'acteur foncièrement semblable à celui d'une sculpture de glace — dans un processus de fonte-gel-refonte — de Kim Soo-Hyun ? Et puis j'ai pensé que l'histoire d'amour atypique en était probablement la raison principale ; ce n'est en effet pas tous les jours qu'un extra-terrestre à l'aspect très humain débarque d'un passé où la pédophilie était presque acceptable et s'entiche d'une actrice dépendante au succès en passe de jouer dans des publicités pour gants de vaisselle.
Je grince des dents mais en vérité je me suis, moi aussi, laissé entraîner par cette comédie romantique segmentée en 21 épisodes. Le personnage de Cheon Song-Yi, donc incarné par Jeon Ji-Hyeon, a été ma bouée de sauvetage dans cette mer d'improbables scènes. C'est cette actrice excentrique et égotiste qui rythme le drama et le transfigure en une agréable récréation. Il faut cependant féliciter le choix de l'interprète... tout autre visage aurait sans doute été incapable d'attirer autant de sympathie. En outre, en considérant le personnage relativement mal écrit de Do Min-Joon, Kim Soo-Hyun fait un bon travail : ses enchaînements de mimiques croquignolettes sauvent le couple principal de la misère d'une déclivité scénaristique (qui devient désert à partir de l'épisode 15 environ).
Heureusement que les personnages secondaires sont figurés par les traits d'acteurs talentueux. Ainsi, Park Hae-Jin (bientôt à l'affiche de Snow Is on the Sea) se fait le héros-homme abandonné par son premier amour (Song-Yi, vous l'aurez deviné) mais que la loyauté empêche d'oublier. La scène du sacrifice régulièrement représentée dans les drama (celle où l'un des protagonistes immole son amour pour sauver la vie de l'autre) est ici sienne ; c'est d'autant plus surprenant qu'il n'est pas le premier rôle. Il supplante le héros-E.T., sauve la demoiselle, s'attire le respect de tout un chacun... mais perd quand même face à Do Min-Joon. Plus mémorable encore que ce sacrifice inattendu, c'est la véritable noirceur qui s'échappe de l'écran dès que Shin Sung-Rok apparaît. Devenu spécialiste des rôles anomaux (et non anormaux), il est l'antagoniste premier du drama et l'incontestable triomphateur. Non, il ne gagne pas à la fin mais c'est bien lui, son regard et sa bague maléfiques dont on se souvient surtout. Il est d'ailleurs le motif de ma note favorable (je détesterais donner une mauvaise appréciation à l'un de ses titres). (Pour ceux qui partagent les trémolos de mon cœur pour Shin Sung-Rok, je vous invite à regarder Liar Game, dans lequel il incarne un plus vilain méchant encore !)
Pour en revenir à la mini-série en elle-même, je ne saurai dire ce qui m'a le moins enthousiasmée : les flashbacks inutiles dans l'Histoire ou le recyclage permanent des mésaventures. La première moitié des épisodes est cela dit tout à fait attrayante, simplement joyeuse ; puis s'installe une routine ennuyeuse, provoquée par les allers-retours des sentiments amoureux vus et revus des milliers de fois. D'habitude dévoreuse de drama en quelques jours, j'ai cette fois-ci étalé le visionnage des cinq derniers épisodes sur plusieurs semaines... C'est dire ma lassitude !